La société i-Virtual éditera des logiciels issus de la recherche

 
Publié le 12/09/2014 - Mis à jour le 6/10/2014

La société i-Virtual vient d'être créée par une équipe issue du Laboratoire de Conception, Optimisation et Modélisation des Systèmes (LCOMS). Pour Alain Pruski, professeur en Génie informatique, automatique et traitement du signal, c'est « le résultat de frustrations » :

Je travaille dans le domaine du handicap depuis le début des années 1990. Nous sommes parmi les premiers à avoir amélioré les fauteuils électriques pour les rendre intelligents. Cela a donné lieu à des publications scientifiques, mais rien de concret n'a été mis entre les mains des personnes en situation de handicap.

Il s'est révélé plus simple de travailler dans le virtuel. Alain Pruski a ainsi dirigé la thèse soutenue par Abdelhak Moussaoui autour des applications de la réalité virtuelle en psychiatrie, pour traiter la phobie sociale. Ce travail a contribué à conclure que, même dans un environnement virtuel, le malade présente des réactions émotionnelles que l'on peut mesurer afin d'orienter l'interaction avec le logiciel.

Stimulation cognitive et mesures physiologiques

Abdelhal Moussaoui est aujourd'hui le directeur de recherche et développement de i-Virtual. Il a développé plusieurs logiciels destinés aux enfants autistes. Utopia-Bus permet par exemple aux éducateurs spécialisés d'accompagner ces enfants dans l'apprentissage de l'utilisation des transports en commun : un véritable défi lorsqu'on souffre d'autisme [voir le diaporama]. Des déclinaisons existent pour la poste, le train ou encore la boulangerie.

Parallèlement, i-Virtual développe une solution logicielle de mesures physiologiques grâce à une simple webcam. Par l'analyse de l'image de la caméra, le logiciel est en mesure d'indiquer la fréquence et la variabilité cardiaque, ainsi que le niveau de stress du sujet. Si les perspectives d'application sont nombreuses (santé, formation, surveillance...), c'est l'interaction avec les logiciels de la gamme Utopia qui motive Alain Pruski :

Pour les personnes souffrant de phobie sociale, les capteurs de mesure physiologique sont mal perçus. Le contact d'un seul capteur biaise les mesures. En procédant aux mesure au moyen de la webcam de l'ordinateur, il devient envisageable de développer de véritables interactions avec le logiciel autour du traitement de la phobie sociale.

Entreprendre

Le transfert du logiciel vers une solution plus robuste a été soutenu par la Valorisation de la recherche, avant que le projet i-Virtual ne bénéficie du soutien du concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes I-Lab. L'Incubateur lorrain a été un soutien déterminant dans l'obtention de ce label qui représente pour Alain Pruski « la confiance d'industriels, d'universitaires et de financeurs ».

Outre ces soutiens institutionnels, la société i-Virtual bénéficie du concours d'une autre entreprise : Medialis, spécialisée dans les innovations technologiques pour l'autonomie des personnes âgées ou en situation de handicap. « Medialis nous apporte 10 ans d'expertise, un réseau et des compétences commerciales » explique Alain Pruski pour qui ce partenaire est un véritable atout pour aborder le monde de l'entreprise.