L’Université de Lorraine, Metz Métropole et la Métropole du Grand Nancy ont remis les prix de thèses 2019. Les lauréats se sont vus remettre leur prix le 25 novembre 2019, au PeeLab sur la Campus Artem à Nancy et le 7 février 2020 au LEM3 à Metz. Rencontre avec ces jeunes docteurs, Brunelle, Morgane et Raphaël. Morgane Papin a réalisé son doctorat au LIEC, le laboratoire interdisciplinaire des environnements continentaux. Brunelle Marché a été doctorante au sein de l’ERPI, l’équipe de recherche sur les processus d’innovations. Raphaël Kinvi-Dossou a quant à lui réalisé son doctorat au LEM3, laboratoire de microstructures et de mécanique des matériaux.
Quel était votre sujet de thèse ?
Brunelle Marché : « Mon sujet de thèse portait sur la conception de produit à la conception de filière : quelles méthodologies pour les étapes amont de l’innovation ? ». La thèse soutenue repose sur une vision commune et complexe du produit et de sa filière. Nous présentons une nouvelle perspective sur l'ingénierie de l'innovation en tenant compte de la conception simultanée du produit et de la filière correspondante, l'objectif étant d'augmenter le taux de réussite lors du lancement d'un produit innovant sur le marché. »
Morgane Papin : « Mon sujet de thèse s’intitule « Apport de la bioacoustique pour le suivi d'une espèce discrète : le Loup gris (Canis lupus) ». J’ai eu pour mission de développer et de proposer des approches basées sur les hurlements pour détecter, localiser et dénombrer les loups. J’ai élaboré et mis en place des protocoles basés sur des réseaux d’enregistreurs autonomes dans l’objectif de récolter des données de terrain puis de les analyser. Ce travail de terrain a été conduit à la fois en plaine (Côtes de Meuse) et en montagne (Massif des Vosges), où le Loup peut vivre. Les résultats obtenus montrent le potentiel des méthodes acoustiques passives pour la détection de la présence de loups mais aussi pour les localiser avec une bonne précision, dans des milieux contrastés. L’utilisation des indices de diversité acoustique ouvre également de nouvelles perspectives pour l’estimation de l’effectif des meutes. »
Raphaël Kinvi-Dossou : « Ma thèse effectuée au LEM3 est intitulée « Étude de la résistance à l’impact et de l’endommagement des composites stratifiés à matrice Elium acrylique : caractérisation expérimentale et modélisation numérique multi-échelle ».
Quelles sont les applications possibles ?
Brunelle Marché : « Mes recherches portent sur l’importance d’une approche combinée prospective et optimisation multi-échelle dans la conception d’une filière ou d’un réseau industriel. L’idée est de répondre aux exigences de plus en plus complexe d’un nouveau produit et des territoires. Au sein d’un monde en pleine mutation, mes travaux de recherche peuvent notamment participer aux projets pour la transition écologique comme par exemple la réflexion autour de la création de filière de recyclage, de filière de produits bio-sourcés, de réseaux d’acteurs locaux et de circuits courts par exemple. »
Morgane Papin : « Ces démarches innovantes dans le domaine de la bioacoustique, permettent aujourd’hui d’envisager l’emploi de nouvelles méthodes pour le suivi du loup gris, méthodes qui s’avèrent complémentaires aux protocoles existants mais également moins intrusives et surement plus efficaces. Par ailleurs, le travail effectué s’avère adaptable à un certain nombre d’espèces rares et/ou discrètes produisant des sons. »
Raphaël Kinvi-Dossou : « Dans un contexte politique et social où la réduction de l’impact carbone est au cœur des préoccupations, l’utilisation des composites thermoplastiques combinant légèreté, recyclabilité et réutilisabilité est une bonne alternative pour une mobilité plus sure et durable. Ma thèse constitue une contribution à la compréhension des mécanismes d’endommagement qui ont lieu chez ces matériaux lorsqu'ils sont soumis aux chocs. Pendant ma thèse, j’ai proposé des outils numériques d’aide à la conception de ces matériaux. En effet, les « petits chocs » peuvent conduire à une ruine prématurée des structures à base de ces matériaux rendant cette phase d’étude obligatoire. »
Que va vous apporter ce prix ?
Brunelle Marché : « Ce prix de thèse est une excellente opportunité de donner de la visibilité à mes travaux de recherche afin de pouvoir collaborer plus étroitement avec l’ensemble des acteurs du territoire. »
Morgane Papin : « Ce prix de thèse représente pour moi une belle manière de valoriser un travail conséquent réalisé en équipe au cours de cette expérience qu’est le doctorat. Je suis actuellement à la recherche d’un post-doc ou d’un emploi qui me permettrait de mettre à profit mes connaissances et compétences acquises tout au long de ma thèse au service d’une équipe de recherche travaillant sur les thématiques de la bioacoustique, des grands carnivores ou encore du suivi de la faune sauvage.
Raphaël Kinvi-Dossou : « Cette reconnaissance sera certainement un atout à la concrétisation de mon projet professionnel que je destine à la Recherche et Développement dans le monde industriel. »
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