Retour sur l'expérience cannoise de la Fabrique Universitaire Du Cinéma (FUDC), projet porté par la Maison de l'étudiant de Metz avec des associations étudiantes, dont le but est de promouvoir le 7eme art sous diverses formes. Gauthier Hesse et Olivier Lallement, animateur et coordinateur de la vie étudiante, évoquent leur passage au célèbre festival de cinéma.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer la genèse du projet ?
Gauthier : Le projet d’aller à Cannes est inséré dans un projet plus global qui s’appelle la Fabrique Universitaire Du Cinéma, dont l’objectif est de fédérer des événements autour du 7eme art.
On va y trouver : des projections de films suivis de débats, des ateliers cinéma, le festival du film étudiant et des déplacements sur les festivals dans le but d’enrichir la culture cinématographique des étudiants et de rencontrer des professionnels.
Cette année on est allé à Gérardmer (ndlr : Festival du Film Fantastique de Géradmer qui s’est déroulé du 30 janvier au 3 février 2019), on a prévu d’aller également au Festival du Film Arabe de Fameck et au Festival International du Film sur le Handicap en Belgique. Cannes, on l’a fait cette année et l’année dernière.
Et cette année vous êtes partis avec des associations étudiantes ?
G : Oui, MOC, les Lask’arts et Ellipse, qui travaillent spécifiquement sur le cinéma et l’image.
Olivier : l’année dernière il y a avait une seule association, MOC, avec 3 étudiants. Cette année nous avons accompagnés 8 étudiants et les 3 associations.
Vous avez pu rencontrer des réalisateurs, des professionnels à Cannes ?
0 : L’objectif premier était de réussir à avoir des accréditations pour tous les étudiants, de voir des films et de rencontrer des professionnels. Le résultat prendra la forme d’un documentaire qui retracera notre expérience.
G : Il faut savoir que Cannes, c’est l’endroit où se gère 80% du marché mondial du film, donc tous les professionnels s’y retrouvent. Les contacts sont là, il faut simplement aller à leur rencontre avec un peu d’aplomb.
Ça permet aux étudiants qu’on accompagne de se rendre compte de ce qu’est le milieu du cinéma, ils sont tous en arts du spectacle et donc se destinent à y travailler.
Vous avez créé un réseau sur place ?
O : l’année dernière on avait réussi à programmer des interviews en amont, cette année les choses se sont faites en direct, sur place, grâce à notre réseau. Nous avons renouvelé nos partenariats de 2018 en 2019 avec le bateau « Coconut sailing » qui permet d’emmener les professionnels sur la mer, pour des interviews originales. Nous avons aussi repris contact avec les lieux mythiques de la Croisette, le long Beach ou encore l’espace Magnum, qui permettent de filmer des interviews. Nous avons aussi fait de nouvelles rencontres cette année et élargi notre réseau, avec des organisateurs d’évènements liés au cinéma, des acteurs, des producteurs...
C’est un projet voué à se renouveler tous les ans ?
O : oui, si la FUDC est pérennisée. C’est clairement une chance pour les étudiants d’aller au contact des professionnels sur différents festivals. Ils ont pu rencontrer des personnalités comme Alexandre Astier ou Edouard Baer, qui se sont adressés directement au public étudiant (ndlr : voir les interviews ici et ici). Ils ont pu monter les marches, voir ce monde de près. Leur retour sont extrêmement positifs, ça leur a donné une dynamique puissante dans leurs projets respectifs.
Le documentaire est en cours de réalisation ?
O : oui, il est réalisé par les étudiants. On est partis à 3 équipes sur le tournage.
C’était sur le principe du JRI, avec une caméra embarquée ?
G : exactement, c’est le stagiaire de l’association MOC, David Vaillant, qui est venu à Cannes avec nous dans le cadre de son stage, qui fait le montage. Il y aura plusieurs choses : des interviews et un film global. Je lui apporte un soutien technique étant moi-même monteur de formation.
Quelle est la date de sortie du documentaire ?
G : on est vraiment dans la phase finale, ça devrait donc sortir mi –juin
Depuis l’année dernière, est ce que des étudiants ont réussi à se professionnaliser ?
G : Certains ont trouvé des stages ou des missions de services civiques mais c’est encore un peu frais pour avoir un recul.
On voit aussi de notre côté que ça nous ouvre des portes. Notamment quand on montre les productions, les interviews réalisées. Par exemple sur le festival International du Film sur le Handicap on nous propose de travailler directement au cœur du festival. On sait maintenant très bien où on va avec ce projet de la Fabrique Universitaire du Cinéma.
G : Il y a aussi un objectif supplémentaire, c’est comprendre comment un festival de cinéma fonctionne. On aimerait en organiser un sur le campus du Saulcy. Il y a déjà le Festival du Film Etudiant, mais on souhaite s’orienter vers un projet international et créer les « rencontres du film étudiant européen » pour rester dans cette dynamique, voir comment les choses se font ailleurs et s’en inspirer.
Ce sont toujours les mêmes associations qui seront impliquées dans la FUDC ?
G : Toutes les associations peuvent participer, il faut simplement avoir des bases en vidéo. Pour les plus novices, il y a les ateliers cinéma toute l’année. Par contre on emmène avec nous les étudiants les plus avancés sur le plan technique pour réaliser les documentaires.
On s’adresse principalement au monde associatif car on veut s’appuyer sur cette dynamique. Tout étudiant souhaitant participer au projet doit donc au préalable entrer dans une association.
O : ça peut aussi aboutir à des projets communs, entre le théâtre et le cinéma, les acteurs et les réalisateurs. Par exemple, dans le cadre de la FUDC, les trois associations de cinéma du Saulcy sont parties en Belgique pendant les vacances d’Avril, accompagnées de l’association de théâtre Vendimorem, afin de réaliser ensemble trois films de fiction.
G : il faut retenir que ce projet d’aller à Cannes s’inscrit dans une démarche plus globale au sein de la FUDC.
A suivre sur la playlist Fabrique Universitaire du Cinéma de l’Université de Lorraine
Renseignements : Maison de l’étudiant de Metz – 03.72.74.06.39/40 – olivier.lallement@univ-lorraine.Fr
crédit photo : association MOC