L’Europe mène des actions de recherche et d’innovation en faveur des énergies renouvelables qui vont au-delà de ses frontières. La Commission européenne envisage en particulier le lancement d'un Programme joint sur la collaboration UE-Afrique dans le domaine des énergies renouvelables. La France coordonne à ce titre la construction d'ici fin 2019 de sa gouvernance et de son programme d'actions. L’Université de Lorraine est associée à cette phase préparatoire « PRE-LEAP-RE » (PREparing for a Long-term EU-Africa research and innovation partnership in Renewable Energy).
3 questions à Nicolas Dupuy - Ingénieur projet à la Délégation d’Ingénierie de Projets / Point de Contact National énergie, qui suit la mise en place de ce programme joint à l’Université de Lorraine.
En quoi consiste ce programme joint EU-Afrique sur les énergies renouvelables?
Nicolas Dupuy : La commission européenne souhaite via ce programme, permettre aux acteurs européens et africains de collaborer de manière structurée sur les thématiques liées aux énergies renouvelables. En effet, cette thématique fait écho au « Programme de développement durable à l’horizon 2030 » dont un des 17 objectifs est dédié à l’énergie. L’un des moyens les plus efficaces de soutenir la croissance vers une énergie renouvelable plus durable, abordable et accessible en Afrique et en Europe, est de promouvoir des efforts conjoints en recherche et innovation dans le cadre du processus de dialogue politique de haut niveau entre l’UA et l’EU (le HLPD).
Dans le cadre d’Horizon 2020 (programme cadre pour la Recherche et l’Innovation), la commission européenne a lancé une phase préparatoire d’un an (coordonnée par la France via le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives - CEA) pour définir les contours, la gouvernance et les futures actions du programme conjoint.
Ce projet constitue la base d'une collaboration en recherche et innovation (y compris la formation) à long terme entre l'Afrique et l'Europe dans les énergies renouvelables et contribuera à une meilleure compréhension de l'écosystème UA-UE.
Dix-sept partenaires sont membres de la phase préparatoire : des associations pan-européennes (l'alliance européenne de la recherche sur l’Energie - EERA - et la KIC InnoEnergy), des organisations représentant des Etats membres européens (Allemagne, Finlande, France, Italie et Royaume-Uni) et des organisations représentant des Etats africains (Algérie, Burkina-Faso, Kenya, Rwanda et Sénégal). Mais la participation aux travaux est ouverte aux partenaires européens et africains.
Quel est l’engagement de notre université dans ce programme ?
L’Université de Lorraine s’est associée à cette phase préparatoire et contribue de manière efficiente à la définition et préparation du futur programme conjoint : priorisation des actions, choix des thématiques, règles de participation…
Elle contribue à différents niveaux :
- Tout d’abord via le groupe miroir français. Mis en place par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche & Innovation, ce groupe rassemble des acteurs français de la thématique (académiques, entreprises, industriels…) et permet à la France (via le ministère) de défendre une position française sur les priorités pour le futur programme conjoint.
- Ensuite en tant que partenaire associé à la phase préparatoire. L’université a signé une lettre de soutien au projet de phase préparatoire et peut participer aux discussions et soumettre ses propres recommandations. Elle a entre autre proposé un plan d’action pour défendre ses activités prioritaires auprès des agences de financements, du Ministère et de l’ensemble du consortium.
- Enfin, via le skateholders group (groupe d’intérêt) mis en place par le consortium du projet. Ce groupe essaie de réunir une large communauté européenne et africaine du domaine pour enrichir les réflexions sur le futur programme conjoint.
- Dans une moindre mesure, via les groupes d’influence qui participent à la phase préparatoire et dans lesquels notre université est partie prenante.
Notre université est à ce jour un contributeur important et reconnu. Plusieurs de nos propositions ont été retenues. Notre objectif est de nous positionner pour permettre une participation facilitée de nos chercheurs aux futures actions du programme conjoint.
A quelles actions concrètes conduit-t-il ?
ND : Le futur programme conjoint devrait entre autre mettre en place des activités de recherche et de formation via des appels à projets collaboratifs ciblés. Il s’agit donc d’une nouvelle opportunité pour nos laboratoires et nos composantes d’intégrer des consortiums internationaux dans le domaine des énergies renouvelables. C’est également une opportunité de financement supplémentaire qui vient s’ajouter aux nombreuses autres sources de financement.
Ce futur programme sera également un lieu privilégié pour rencontrer de nouveaux partenaires. Ce sera alors l’occasion de développer et/ou de créer des collaborations à l’international et surtout vers le continent africain. Cet aspect a déjà pu être mis en pratique par le rapprochement d’Air Liquide et de laboratoires de notre université pour des collaborations variées et prometteuses.
Enfin, notre implication à la préparation de ce programme conjoint contribue à renforcer notre positionnement sur la thématique énergie d’un point de vue français, européen et même international.