"Arts de dire et formes de contrôle en situations de plurilinguisme" sur Canal Socio

 
Publié le 15/05/2013 - Mis à jour le 9/10/2023
Vignette du titre "Arts de dire et formes de contrôle en situations de plurilinguisme"

Arts de dire et Formes de contrôle en situations de plurilinguisme est une Grande Leçon en trois parties, proposée par Jean-Yves Trépos (Université de Lorraine, 2L2S), Claudia Polzin-Haumann, Christina Reissner et Elisabeth Venohr (Université de la Sarre, Allemagne), Sabine Ehrhart et Sarah Vasco Correia (Université du Luxembourg), dans les champs de la sociolinguistique, de l’ethnolinguistique et de la linguistique.

Cette ressource pédagogique numérique composée de 6 heures de vidéo accompagnées de prolongements pédagogiques textuels est réalisée et produite par l’Université de Lorraine. Elle est disponible sur Canal Socio, chaîne thématique de Canal-U - la WebTV de l’enseignement supérieur.

Résumé

Les auteurs vous proposent d’aborder la question du plurilinguisme dans notre société au travers de discussions, d’exposés et d’illustrations de situations en séminaire transfrontalier, autours des thèmes suivants :

  1. Passages de langues et légitimités linguistiques. Il est utile d’aborder les problèmes sociologiques touchant au plurilinguisme par l’observation des conditions de circulation entre les langues. Bilinguisme et diglossie sont parmi les formes les plus évidentes de cette circulation. Ils peuvent alors être analysés comme des expressions de rapports sociaux, qui engagent des questions globales de légitimité et de normes et non pas seulement des questions de degrés de maîtrises des langues. L’alternance codique est l’un des phénomènes marquants de ces rapports sociaux. Pour en saisir les contraintes et les ressources, les modèles socio-anthropologiques sont précieux : ils invitent à considérer que ces passages d’une langue à l’autre prennent tout leur sens sur un marché linguistique, qui confère des valeurs différenciées aux pratiques linguistiques, tout simplement parce que les langues en contact sont inégalement ajustées aux situations dans lesquelles les personnes les utilisent.
    Comprendre comment l’on peut tour à tour subir les contraintes de cadres rigides et formels d’interaction linguistique, puis s’en dégager par des habiletés tactiques, c’est comprendre comment l’alternance codique, loin d’être le symptôme d’un déficit linguistique, est le plus souvent le signe d’une compétence sociale. Le niveau de reconnaissance des langues en contact et leur degré de patrimonialisation pèsent néanmoins sur cette compétence, puisqu’ils offrent aux usagers de ces langues des dispositifs politiques très inégaux pour assumer la légitimité de leurs passages entre les langues.
  2. L’écologie linguistique en milieu éducatif : l’exemple luxembourgeois. On aborde ici l’école au Luxembourg comme une institution multilingue où, grâce à une population scolaire très hétérogène, une multitude de plurilinguismes individuels évoluent. La démarche écolinguistique vise une prise en compte des répertoires linguistique des élèves dans leur totalité et dans un mouvement au travers des différents contextes de communication et de socialisation dans l’objectif de créer un lien explicite entre les pratiques au sein de l’école et de la famille.
    Il s'agit de rapprocher l’analyse de l’interaction à l’école plurilingue de l’étude des langues de contact. Les créoles, pidgins ou jargons représentent des stratégies naturelles qui ont réussi à créer des ponts entre des cultures différentes. L'exemple de politique linguistique conjointe exercée entre membres de communautés distinctes enrichit le débat sur l’innovation de la place des langues à l’école aujourd’hui, et ceci dans l’optique d’une plus grande cohésion sociale.
  3. Pratiques multilingues à l’université : une approche contrastive. Cette partie a pour objet l'apport des politiques linguistiques et des différentes disciplines de la linguistique à la thématique. Nous allons reprendre comme sujets principaux les politiques linguistiques aux niveaux européen, national et régional, les notions de linguistique contrastive, pragmatique et variationnelle ainsi que le pluri-/multilinguisme, l'enseignement/apprentissage des langues, l'intercompréhension et les différentes traditions universitaires.

De nombreux prolongements pédagogiques sur ces thématiques ainsi qu’une large bibliographie sont ici à votre disposition.

Une coproduction Université de Lorraine / Université Ouverte des Humanités - UOH

Contacts

Portrait Jean-Yves Trépos, sociologue
Portrait de Claudia Polzin-Haumann, linguiste
Portrait de Sabine Ehehart, ethnolinguiste
Portrait de Christina Reissner, linguiste
Portrait de Elisabeth Venohr, linguiste
Portrait de Sarah, sociolinguiste