Rencontre avec Mathilde Yousefi, boursière ORION

 
Publié le 8/04/2024
Mathilde Yousefi

Factuel : Pouvez-vous tout d’abord nous parler de vous ?

Mathile Yousefi : Je m’appelle Mathilde, j’ai 24 ans et je viens de Reims. J’ai commencé mon parcours universitaire en testant différents domaines : j’ai finalement bifurqué dans une Licence de Psychologie pour être davantage centrée sur l’humain. Finalement, lors de mon stage dans un service hospitalier de médecine du travail, j’ai pu approcher la psychologie du travail et j’y ai vu plus d’opportunités, plus de problématiques à résoudre. Par la suite, j’ai découvert l’ergonomie donc je suis actuellement en 2ème année de Master d’Ergonomie à Metz, au Saulcy.

Factuel : Que vous apporte la bourse d’excellence ORION ?

M.Yousefi : J’ai découvert ce programme grâce à mon responsable de Master, le Professeur Eric Brangier. Je ne pensais initialement pas postuler car je songeais à réaliser mon stage de M2 au Canada… Mais après un stage de M1 au laboratoire Perseus (Psychologie Ergonomique et Social pour l’Expérience Utilisateurs) mon encadrante, Stéphanie Fleck m’a vivement incitée à postuler.

Le fait d’obtenir la bourse m’a poussé à réfléchir et à clarifier mon objectif universitaire, en renforçant le cadre que je m’étais fixé (notamment par le caractère obligatoire du stage en labo). Au-delà de l’aspect matériel, elle m’offre des opportunités, via des rencontres organisées, de découvrir des personnes d’autres domaines. Elle permet d’évoluer dans un cadre structuré et d’être accompagné.

Factuel : Quels sont vos objectifs à long terme une fois votre Master 2 terminé ?

M.Yousefi : À long terme j’aimerais travailler dans un service de recherche et développement d’une entreprise spécialisée dans les interfaces cerveau-machine, pourquoi pas à l’étranger. Les interfaces cerveau-machine (aussi appelées interfaces neuronales directes) permettent de communiquer avec une machine en utilisant le signal émis par l’activité cérébrale. Par exemple, le sujet de mon stage, le projet Grasp-It, porte sur la conception d’une interface pour la rééducation post-avc des personnes hémiplégiques -paralysées d’un côté- qui ont souvent une main lésée qu’ils peuvent difficilement voire pas bouger… L’interface consiste en un jeu virtuel connecté à une sorte de manette à saisir, qui se déforme pour faire reproduire des mouvements simples de la main (pincer, saisir, relâcher).

L’idée est que les patients portent un casque EEG, et imaginent faire le mouvement, aidés par le jeu, sans réellement pouvoir effectuer ce mouvement. En réalisant l’imagination, leur cortex moteur va s’activer plus ou moins intensément et le signal va être transmis à l’interface : d’une part la manette va donc se déformer en conséquence (selon le type de geste préalablement demandé) et d’autre part, le jeu va également renvoyer un feedback visuel au patient. Ce système est avant tout censé rééduquer au niveau de la plasticité cérébrale en aidant les patients, et les thérapeutes, à avoir un retour sur le travail effectué, le fait d’imaginer faire un mouvement étant un exercice utile dans ce contexte de rééducation. J’envisage à la suite de ce stage de poursuivre une thèse, idéalement sur ce même sujet.

Factuel : Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui envisagent de postuler pour la bourse ORION ?

M.Yousefi : C’est une bonne opportunité de rencontrer des étudiants d’autres disciplines et de se forger un réseau professionnel. Les stages en laboratoire sont toujours intéressants car les sujets de recherche sont souvent à la croisée de différents domaines et on peut expérimenter des aspects qu’on n’aurait pas forcément pu explorer lors d’un stage en entreprise. Je pense qu’il vaut mieux essayer et éventuellement ne pas apprécier, que ne pas tenter l’expérience !

 

 

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