[Nuit Européenne des Chercheur·es] Services en ligne, données personnelles, mutation numérique… quelle place dans la société pour le citoyen et l’État ? Réponse avec Maximilien Lanna

 
Publié le 25/09/2023

La 19e édition de la Nuit Européenne des Chercheur·es se tiendra le 29 septembre prochain. Pour en savoir un peu plus sur le programme et sur ce qui vous attend, Factuel est allé à la rencontre des chercheurs qui participeront à cette soirée exceptionnelle !
 

Factuel : Bonjour Maximilien ! Pouvez-vous nous dire en quelques mots qui vous êtes, et quel est votre sujet de recherche ?

Maximilien Lanna : Bonjour Factuel ! Je m’appelle Maximilien Lanna et je suis professeur junior à la Faculté de droit de Nancy depuis janvier dernier.

Mon sujet de recherche porte sur les enjeux juridiques des plateformes et sur la façon dont celles-ci entraînent certaines mutations au sein de la société. Qu’il s’agisse du commerce, du tourisme, de l’urbanisation, du logement, du travail, de la liberté d’expression ou de la vie privée, les plateformes numériques ont entraîné ces dernières années de profonds changements. 

L’objectif du travail mené dans le cadre de la Chaire dont je suis titulaire est d’envisager comment le droit peut évoluer et s’adapter à l’apparition de ces nouveaux acteurs. Surtout, étant donné le poids économique acquis par ces plateformes ainsi que leur utilisation des nouvelles technologies, celles-ci ont aujourd’hui tendance à concurrencer les Etats dans un certain nombre de domaines.

Les recherches menées doivent donc aussi permettre d’étudier la façon dont l’Union européenne et les Etats membres peuvent restaurer leur souveraineté face à ces plateformes, ce qui implique d’avoir une approche pluridisciplinaire de la question, entre droit, science politique ou encore économie.

Factuel : Pourquoi avoir choisi de travailler sur ce sujet ?

Maximilien Lanna : Lors de mon Master II, j’ai pu réaliser un mémoire de recherche sur le thème du droit à l’oubli numérique. Je me suis passionné pour les questions relatives à la vie privée et à la façon dont les nouvelles technologies, notamment les objets connectés, avaient une incidence sur l’évolution du droit et son mode de production. Après avoir consacré ma thèse de droit public à cette question, j’ai commencé à élargir mes recherches à la question des plateformes.

Celles-ci m’intéressent tout particulièrement car, outre leurs conséquences pratiques sur la vie quotidienne, elles impliquent de réinterroger les rapports entre public et privé dans un contexte plus général de globalisation et de mondialisation. Surtout, ce sujet permet de voir en quoi l’Etat, un temps largement dépassé par les plateformes, tend aujourd’hui à adopter les mêmes mécanismes de fonctionnement afin de rationaliser son activité et de retrouver sa souveraineté.

Ce sujet pose enfin la question de la place de l’individu dans la société. Soumis à l’activité de plateformes fonctionnant sur le recueil de données à caractère personnel, il doit également faire face à la dématérialisation d’un certain nombre de services publics. Créateur permanent de données, l’individu tend systématiquement à en perdre la maîtrise.

Factuel : Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à la Nuit Européenne des Chercheur·es ?

Maximilien Lanna : J’ai répondu à l’appel à projet de la Nuit Européenne des Chercheur·es quelques semaines seulement après mon arrivée à la Faculté de droit. Cela me semblait essentiel afin de pouvoir présenter les travaux réalisés dans le cadre de la Chaire et d’aller à la rencontre d’autres chercheurs de l’Université de Lorraine. Surtout, l’idée de pouvoir présenter la recherche juridique au grand public m’a particulièrement intéressé et je tiens à remercier tout spécialement Jean-Hugues Bastin et Fanny Juillard, en charge de la médiation scientifique à l’Université, de m’avoir accompagné pour ma participation à ce bel évènement !

Factuel : Où pourrons-nous vous retrouver le 29 septembre prochain ?

Maximilien Lanna : La Chaire sera présente à la bibliothèque universitaire du Saulcy à Metz. Nous avons d’ailleurs la chance de pouvoir compter sur l’aide précieuse de deux amis dans la présentation de ce projet. L’un est artiste et présentera une œuvre autour de la question des plateformes. L’autre, développeur, a imaginé une application permettant de montrer comment les individus peuvent réutiliser des données pour créer de nouveaux services. Nous avons hâte de pouvoir vous y retrouver pour vous présenter ces installations !
 

Pour ne rien manquer de cet événement scientifique, rendez-vous sur la page dédiée .

Vous pouvez aussi suivre toutes les informations sur les réseaux sociaux .