L'Université de Lorraine a eu l'honneur de recevoir lundi 23 janvier Juliet Mitchell, figure mondiale de la lutte féministe, à l'occasion de sa remise des insignes et titre de docteure Honoris Causa. La cérémonie s'est déroulée dans le bâtiment Simone Veil du Saulcy et a été animée par Angeliki Monnier, directrice du CREM (Centre de recherche sur les médiations).
Devant une salle comble de 80 personnes et en présence d'Hélène Boulanger, présidente de l'Université de Lorraine et de Virginie De La Cruz, directrice de l'UFR Arts, Lettres et Langues Metz, la professeure émérite de psychanalyse théorique et d'études sur le genre à l'Université de Cambridge a tenu une conférence intitulée « Féminisme, études de genre et psychanalyse ».
Le genre bouleverse l'ordre social traditionnel : il est fondamental pour notre université d'être accueilli pour ce que l'on est ou plutôt pour ce qu'on veut être. C'est une immense fierté d'avoir remis le titre de Docteure Honoris Causa à Juliet Mitchell.
Hélène Boulanger, présidente de l'Université de Lorraine
Cette cérémonie a été l'occasion pour la présidente de l'Université de Lorraine d'annoncer l'adhésion à l'Institut du Genre qui structure, soutient et rend visible les recherches menées en France sur le genre et les sexualités.
Conférence à 51:40
Juliet Mitchell était accompagnée de ses deux marraines Charlotte Lacoste et Marie Scarpa, toutes deux enseignantes-chercheuses au CREM, qui avaient organisé d'autres actions sur l'Île du Saulcy en l'honneur de la féministe engagée. La nouvelle génération, notamment des étudiantes, s'est montrée très concernée lors des échanges avec la nouvelle Docteure Honoris Causa. Les travaux de recherche de Juliet Mitchell sur la naissance du féminisme au travers du prisme du patriarcat et de facto du fratriarcat a suscité de riches échanges. D'une manière générale, l'évolution de la condition des femmes depuis les années 50 à nos jours a été au centre des discussions et particulièrement le sujet de l'avortement et de la place de la femme dans la sphère professionnelle.
Si je me suis très tôt intéressée aux conditions des femmes en Angleterre, mon engouement pour le féminisme a débuté à Paris aux côtés de Simone de Beauvoir et de Gisèle Halimi. Le sujet de l’avortement a été déterminant dans les années 70 mais aussi par essence celui du patriarcat et après du fratriarcat ! Un seul message : restons sœurs, soyons sœurs, accordons une importance sans faille à la sororité.
Juliet Mitchell, Docteure Honoris Causa de l'Université de Lorraine
Les travaux de Juliet Mitchell sont en parfaite résonance avec les préoccupations de l'Université de Lorraine qui lutte contre toute forme de sexisme et pour la reconnaissance de toute forme d'orientation sexuelle et d'identité de genre.
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