[Conférence] "La haine est-elle digitale ? Approche des discours et des actes de radicalités violentes chez les jeunes adolescents"

 
Date(s): 
Mercredi 16 mars 2022 - 14:00 - 16:00
Lieu(x): 
affiche cycle de conférences "fait didactique et éducation à" INSPÉ de Lorraine

LA HAINE EST-ELLE DIGITALE ? 

Approche des discours et des actes de radicalités violentes chez les jeunes adolescents

Par Séraphin ALAVA

En s'appuyant sur les travaux qu'il conduit sur le développement des radicalités et radicalisations violentes en ligne dans le cadre de la chaire UNESCO des radicalisations et de l'extrémisme violent, Séraphin Alava posera un diagnostic européen de l'émergence d'un espace médiatique raciste, xénophobe, antisémite, masculiniste sur le Net. Il explicitera les modalités d'actions numériques des hordes violentes et montrera comment aujourd'hui l'embrigadement extrémiste a trouvé dans le Net un espace de dissémination. En prenant en compte des cas concrets suivis, il explicitera les processus de basculement violent et la bataille linguistique, sémiotique et iconique de cet engagement conduisant à la violence. Comment agir alors ? Séraphin Alava exposera les études qu'il conduit auprès de jeunes sensibles aux idées radicales pour mesurer l'effet des contre-discours en ligne développé par les États et les ONG européennes.

Séraphin Alava, est professeur en sciences de l’éducation au sein de l'Université Toulouse II Jean Jaurès. Il est membre de l’équipe de recherche Radicalités et régulations, de l’équipe Éducation, Formation, Travail, Savoirs (UMR EFTS) et de la chaire UNESCO de prévention des radicalisations et de l’extrémisme violent. Il est l’un des auteurs du rapport UNESCO Les médias sociaux et la radicalisation conduisant vers l’extrémisme violent des jeunes (ALAVA, S. FRAU-MEIGS, D. HASSAN, G. (2017). Direction de l’information et de la communication – UNESCO)

Mercredi 16 mars 2022, 14h-16h / en visioconférence 

Lien TEAMS : http://u2l.fr/alava

Cycle de conférences "FAIT DIDACTIQUE & ÉDUCATION À"

Cette année, nous soulèverons la question des rapports des médias et de l’école à la laïcité mais aussi à la religion, aux religions, à l’enjeu du religieux dans nos sociétés que nous avions cru définitivement sécularisées dans la modernité, sous l’effet des impératifs de la rationalité. Lorsque Régis Debray, dans son rapport de 2002 sur l'enseignement du fait religieux dans l'école laïque, proposait, après l’historien et recteur Philippe Joutard en 1989, d’introduire l’enseignement du fait religieux à l’École de la République, l’on percevait que ce nouvel enseignement touchait, voire ébranlait, quelque chose de l’École, de l’institution scolaire, dans ses rapports au dehors, et notamment à l’intime des familles. Qu’en est-il près de vingt ans après, alors que l’École et la société tout entière ont été bouleversées par les attentats terroristes et la mort par décapitation dans la rue en plein jour d’un professeur d’histoire ? Au moment où le principe de laïcité ne semble plus aller de soi pour appréhender les valeurs d’égalité et de fraternité, au moment aussi où les injonctions sont fortes pour faire partager les valeurs de la République au regard des violences commises par des fondamentalistes religieux, comment l’EMI (Éducation aux Médias et à l'Information) et l’EMC (Enseignement Moral et Civique) peuvent-elles contribuer à préparer les élèves d’aujourd’hui à devenir des citoyens de demain ?

Lors de ce séminaire, il s’agira de comprendre ces retours du religieux, ses résurgences et réapparitions et d’interroger en quoi certains discours constituent une forme d’attaque à la laïcité. Une approche culturelle et humaniste pour aborder ces questions est-elle toujours possible au sein de l’ultramodernité contemporaine, à la fois interconnectée et pénétrée d’incertitudes ? En quoi la laïcité soustraite à toute sacralité permet-elle de libérer l'espace de la foi et de garantir le libre examen, le discernement critique et le débat contradictoire ? Enfin, comment éviter les dérives identitaires et les discriminations, quand les croyances se figent en identités et quand les préjugés font de la religiosité un motif de rejet qui empêche le projet d’émancipation et d’égalité ? Au final, est-il possible d’oeuvrer à la construction d’une laïcité qui reconnaîtrait les pluri-identités constitutives de chacun ?

Sylvie Pierre

Nolwenn Tréhondart

 

Responsables du séminaire :

Maîtresses de conférences en sciences de l’information et de la communication

Université de Lorraine, CREM-Praximédia, INSPÉ de Lorraine

Conférences en présentiel, ouvertes à tout public : dans la limite des places disponibles, sans inscription préalable.

Programme complet et bibliographies (préparées par les équipes de nos BU)disponibles en ligne : http://u2l.fr/fait-didactique

Merci de respecter les gestes barrières en vigueur (masque, gel hydroalcoolique et aération régulière de la salle