[Alumni-Docteurs UL] Interview avec Charlène Collet, doctorante en Droit privé et sciences criminelles de l’Université de Lorraine.

 
Publié le 11/01/2021 - Mis à jour le 5/05/2023

A l'occasion du projet de création du réseau de doctorants et Alumni Docteurs de l’Université de Lorraine, nous vous proposons une série de portraits et interviews de doctorants et docteurs. Interview avec Charlène Collet, doctorante en 3ème année de thèse en Droit privé et sciences criminelles à l’Institut François Gény de l’Ecole doctorale Sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (SJPEG)

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Charlène Collet, 26 ans, originaire de Montpellier.

Parlez-nous de votre parcours avant et pendant le doctorat ?

Après l’obtention d’une licence de droit public à l’Université de Montpellier, j’ai poursuivi mon cursus au sein de cette faculté de Droit et de Science Politique en Master 1 de droit de la santé avant d’intégrer le Master 2 de Droit et gouvernance des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux dirigé par le Professeur François Vialla. À l’issue de cette formation fort enrichissante et compte tenu de mon appétence pour le droit de la santé et la recherche universitaire, la poursuite de mon parcours en doctorat est devenue une réelle ambition.

À ce titre, j’ai candidaté en septembre 2018, à un contrat doctoral proposé par la Faculté de Droit, Sciences économiques et Gestion de Nancy et financé par la Région Grand-Est. Lauréate de ce contrat doctoral, j’ai ainsi pu poursuivre mon parcours universitaire sur le chemin d’une thèse dirigée par le Professeur Bruno Py en co-direction avec Madame Julie Leonhard dont l’intitulé est le suivant : « La liberté d’installation des professionnels de santé. Pour une conciliation avec la politique régionale de santé. »

Sur quoi porte votre thématique de recherche ?

Mes recherches portent sur la conciliation de la liberté d’installation des professionnels de santé avec la politique régionale de santé en matière d’accès aux soins. Ce projet universitaire ayant pour ambition d’étudier les règles juridiques qui permettent aux pouvoirs publics d’obtenir une meilleure répartition de l’offre de soin sur les territoires et in fine de répondre à la problématique de la « désertification médicale ».

Pourquoi avez-vous participé à l’appel à projet de l’incubateur Lorrain ?

Au cours des premiers mois ayant suivi l’obtention de mon contrat doctoral, et depuis longtemps attachée à la problématique de la désertification médicale eu égard à des considérations d’ordre personnel, l’idée de proposer un service visant à favoriser l’accès aux soins en permettant aux acteurs locaux de valoriser leurs territoires et aux professionnels de santé de faciliter leurs démarches d’installation ne m’a jamais quittée. Cette intuition n’a d’ailleurs fait que s’accroître au fil de mes recherches et il me semble aujourd’hui opportun de mettre à profit cette idée au travers d’un réel projet entrepreneurial, qui plus est à l’heure d’une crise sanitaire sans précédent, laquelle suppose de trouver à terme, des solutions pour repenser le maillage territorial des professionnels de santé. En 2018, l’Agence Régionale de Santé Grand-Est avait estimé que près de 30% des médecins généralistes partiraient à la retraite dans les cinq prochaines années, alors même que la densité médicale de la région était déjà faible. La problématique de la désertification médicale est prégnante mais des solutions peuvent émerger, notamment par le biais d’actions d’accompagnement des professionnels. C’est du moins mon sentiment.

Aussi, j’ai participé à l’appel à projet de l’incubateur Lorrain en décembre dernier et j’ai été lauréate dans la catégorie « enseignant-chercheur et doctorant valorisant des travaux de recherche » du projet entrepreneurial qui vise à créer une plateforme d’accompagnement personnalisé à l’installation et l’exercice libéral des professionnels de santé sur les territoires déficitaires en offre de soins, pour l’heure, de la région Grand-Est. Ce projet dont l’objectif est de lever les freins à l’installation des jeunes médecins notamment, et ainsi de réduire les inégalités territoriales de santé.

En plus de votre projet entrepreneurial, quelles sont vos autres activités ?

J’ai la chance dans le cadre de ce contrat doctoral, d’intervenir auprès d’organismes de formation pour la dispensation d’enseignements, notamment en droit de la santé. En outre, j’occupe depuis 2019 la fonction de secrétaire de rédaction pour la Revue Droit&Santé dirigée par le Professeur François Vialla, ce qui me permet de conserver des liens avec l’équipe de recherche du Centre européen d’études et de recherche Droit & Santé de l’Université de Montpellier.