10 années d’entrepreneuriat étudiant à l’actif du PeeL !

 
Publié le 16/12/2020

Il y a 10 ans, le Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine (PeeL) voyait le jour. Pour fêter cette décennie, Factuel est allé à la rencontre de Christophe Schmitt, directeur du PeeL et Vice-président en charge de l’entrepreneuriat à l’Université. Retour sur l’évolution et les perspectives d’avenir du PeeL.

Retour 10 années en arrière. Pouvez-vous nous raconter la naissance du PeeL et sa première année d’existence ? Quelle en était l’ambition maîtresse il y a 10 ans ?

Le PeeL a dix ans et deux chiffres résumeraient sa marche jusque-là : 4 et 424. 4 correspond au nombre d’étudiants-entrepreneurs inscrits au PeeL l’année même de sa naissance, et 424 pour l’année en cours. Notre objectif, il y a dix ans était de développer la culture entrepreneuriale auprès des étudiants de l’Université de Lorraine. Il s’agissait de parler différemment d’entrepreneuriat et, plus particulièrement, de le percevoir autrement : entreprendre, c’est avant tout porter un projet professionnel plus que de créer une entreprise. Les choses ont rapidement évolué de manière très favorable. En effet, les jeunes foisonnent d’idées et le PeeL leur permet de les exprimer. Chaque année, nous avons vu croitre le nombre d’étudiants-entrepreneurs pour arriver jusque 424 en juin 2020. Pour cette nouvelle année 2020-2021, nous sommes déjà à plus de 300 étudiants-entrepreneurs. L’année s’annonce encore une fois très riche en projets.

Quelles ont été les étapes clés et les premières grandes réussites du PeeL ?

La première étape n’est pas des moindres, parce qu’elle aura été le ciment même de l’organisation du PeeL : elle a correspondu, en effet, à la mise en place d’un partenariat avec les acteurs de l’écosystème. La construction de ce consortium repose sur trois piliers : l’Université de Lorraine et le Ministère de l’Enseignement Supérieur, les collectivités territoriales (Région Grand Est, Métropole de Metz, Métropole du Grand Nancy, Communauté d'agglomération Sarreguemines Confluences, puis les agglomérations de St-Dié et Epinal nous ont rejoints) et les entreprises (Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne et Yzico, cabinet d’experts-comptables). Le consortium a une durée de vie de 3 ans. Il œuvre à définir la stratégie sur les années à venir et à donner l’opportunité aux uns et aux autres de continuer sur leur lancée, de changer de trajectoire ou encore, de s’arrêter lorsqu’il faut le faire.

La deuxième étape a consisté en le renforcement politique de l’entrepreneuriat au sein de l’Université de Lorraine. Lors de son second mandat, en créant une vice-présidence en charge de l’Entrepreneuriat et de l’Incubation, le président a voulu montrer que l’entrepreneuriat a une place importante au sein de l’Université de Lorraine. A travers l’idée d’une université entrepreneuriale, il se sera agi d’apporter la preuve qu’il était possible d’associer différemment les métiers de l’Université, formation et recherche, et les acteurs du monde socio-économique. Ainsi, à travers l’entrepreneuriat, l’Université de Lorraine aura contribué fortement, et elle continue de le faire, au développement économique territorial. Pour illustrer nos propos, les projets que nous avons accompagnés ont déjà créé près de 150 nouveaux emplois salariés sur le territoire lorrain. 

La troisième étape, pour sa part, est venue avec LUE (Lorraine Université d’Excellence) et le programme Global Incubation, Entreprendre par la recherche. Porté à la fois par le PeeL et par l’Incubateur Lorrain, cette étape consistait à tisser un lien fort entre la recherche et l’entrepreneuriat. Cela s’est traduit par des programmes à destination des doctorants mais aussi des étudiants-entrepreneurs pour leur faire connaître le potentiel d’innovation de la recherche. Ce rapprochement avec la recherche aura justement permis de construire des collaborations avec les laboratoires de l’Université de Lorraine. Au final, ce sont plus de 3 millions d’euros que ces projets ont réussi à lever, en permettant la participation active au développement de la recherche.

Aujourd’hui, nous en sommes à la 4e étape : les étudiants-entrepreneurs sont de plus en plus nombreux, la palette des formations proposées est à la fois de plus en plus ciblée et diversifiée, les liens entre l’entrepreneuriat, en termes de territoire, de formation, d’action et d’accompagnement, et la recherche sont bien confortés, enfin, nos partenaires, toujours présents et fidélisés, continuent de ne jamais lésiner sur leur appui de nos différentes activités.

10 ans d’existence… Quel bilan faites-vous de cette décennie ?

Le bilan est très positif. D’ailleurs, l’Université de Lorraine, depuis son engagement dans l’entrepreneuriat, fait partie des meilleures universités françaises dans le domaine. Nous sommes souvent cités comme exemple par les collègues au niveau national et international. Quelques chiffres pour témoigner de notre engagement depuis 10 ans :

- plus de 58 000 étudiants ont été sensibilisés à l’entrepreneuriat,

- plus de 15 000 étudiants ont été formés à l’entrepreneuriat,

- plus de 1 500 étudiants-entrepreneurs ont été accompagnés dans leur projet entrepreneurial,

- 465 activités nouvelles ont été créées,

- près de 150 nouveaux emplois salariés ont eux aussi été créés.

Comment avez-vous évolué par rapport à la situation actuelle ? Que pouvons-nous souhaiter au PeeL pour les 10 années à venir ?

La période que nous traversons est difficile mais elle nous a appris des choses intéressantes. Elle assure un effet miroir par rapport à nos activités dans le domaine de l’entrepreneuriat. Tout d’abord, elle vient renforcer la nécessité de consolider les liens entre l’université et le monde socio-économique pour participer aux différents changements dont notre société a besoin. Des fois, c’est plus simple et plus rapide de faire des changements à partir d’organisations nouvelles que de faire évoluer celles qui existent.

Ensuite, nous avons fait le choix de mettre à disposition des ressources en ligne, asynchrones au profit des étudiants-entrepreneurs pour leur permettre d’adapter leur organisation à leurs besoins. Enfin, nous avons proposé une offre de formation adaptée aux personnes en formation continue qui seraient touchées par la situation économique actuelle.

Nous espérons, pour les 10 prochaines années, toujours autant d'entrain et d'engagement des étudiants et des acteurs de l’écosystème dans le monde intarissable de l’entrepreneuriat.

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