A l’occasion de la Semaine européenne de la réduction des déchets, qui a eu lieu du 21 au 29 novembre 2020, tour d’horizon sur les actions mises en place à l’Université de Lorraine, des dispositifs de tri jusqu’à une démarche tendant à la limitation des déchets.
Le tri, le premier geste écoresponsable
L’établissement a développé ces dernières années le tri sur ses sites, avec notamment l’achat de 1 600 ilots de tri. Une offre complète de moyens de collecte, comprenant les déchets non recyclables comme les ordures ménagères ou les déchets industriels banals, les déchets recyclables (papier, carton, emballage, métal, D3E, verre), les stylos, les canettes, les déchets verts ou encore les déchet chimiques et radioactifs, a été mise en place.
Malgré cela, notre établissement trie très insuffisamment, et la part des ordures ménagères dans le total des déchets collectés est encore écrasante. L’effort nécessaire ne peut être que collectif. C’est à chacun de faire le bon geste de tri si l’on veut parvenir à une amélioration globale de la situation. La préoccupation environnementale croissante, avec une vision claire des dégâts causés notamment par le plastique, doit s’accompagner de comportements éco responsables.
L’un des déchets les plus polluants est le mégot de cigarette. Ce véritable fléau environnemental contient 4 000 substances toxiques et peut polluer, pour chaque mégot, 500 L d’eau ! L’université a prévu un plan d’équipement de cendriers dont la fabrication, en coopération avec l’IUT de Metz, a été reportée du fait du confinement. Le déploiement de ces équipements aura lieu en 2021.
L’un des autres gisements de déchets auquel l’université souhaite s’attaquer est la montagne de gobelets jetés chaque année. En effet, on estime par année à 5 millions le nombre de gobelets en plastique utilisés dans les distributeurs automatiques à café et à 185 000 le nombre de gobelets en cartons. Un partenariat a été lancé avec l’ENSGSI (Ecole nationale supérieure en génie des systèmes et de l'innovation) pour travailler à une solution plus écologique de ce problème. L’équipe projet est en place sous la direction de Véronique Falk et mène des tests de solutions alternatives. Concernant les gobelets en cartons (non recyclables et théoriquement compostables), une action a été entreprise pour que, progressivement, toutes les présidences soient équipées de laves verres et de tasses en verre pour passer du jetable au durable. De même, des distributions de gourdes ont été faites aux agents des directions centrales pour limiter l’usage des gobelets jetables des fontaines à eau.
La réduction des déchets ? Et si c’était possible ?
Chaque gisement de déchets doit faire l’objet d’une réflexion approfondie. Ainsi, en 1970, chaque habitant jetait en France 175 kg, poids passé à 300 kg en 1990. Au-delà de l’impact environnemental, la gestion des déchets représente une dépense loin d’être anecdotique. Ainsi, à l’Université de Lorraine, les coûts annuels de collectes et de traitement ont été de 574 000 € en 2019, chiffre en forte progression par rapport aux 324 000 € de 2018. Face à ce phénomène inquiétant, le tri et le recyclage montrent leurs limites et une aspiration plus radicale au zéro déchet se fait jour.
Cela passe nécessairement par des changements d’habitude. Dans les présidences de l’Université de Lorraine, chaque agent s’est vu proposé un pacte écologique consistant à utiliser un stylo rechargeable plutôt que des stylos jetables. La réparation d’objets, afin de prolonger leur vie, est également une action nécessaire et l’université a la chance de compter deux Repair café, un à l’IUT Nancy-Brabois et un à l’UFR SCIFA (Sciences fondamentales et appliquées), qui participent à cet effort de lutte contre l’obsolescence programmée et le tout jetable. Et de nombreuses composantes proposent à leur communauté des actions comme le compostage des bio déchets.
Le confinement actuel peut être une période propice de réflexion sur nos habitudes et sur la meilleure façon d’ajuster au minimum le flux des déchets produits et collectés à l’Université de Lorraine, afin de relever le défi environnemental et économique qui se tient face à nous.