Un éclairage historique sur la crise du « dépérissement forestier »
Grand spécialiste de la question Marc Cluet (Université de Strasbourg) interroge les causes d’une panique collective qui a fait couler beaucoup d’encre chez nos voisins allemands.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Conférence organisée avec le concours du CEGIL et de la société Goethe de France.
« Quand l’arbre sera mort, ce sera le tour de l’homme. » Avec de tels slogans, les écologistes allemands ont, au début des années 1980, nourri un débat véhément qui ne sortit guère des frontières de la République fédérale. Outre-rhin, une part importante de la population était persuadée qu’en l’absence de mesures draconiennes, les massifs forestiers disparaîtraient en l’espace d’une décennie.
Soutenu sur ce point par plusieurs journaux, le parti des Verts nouvellement fondé fit de cette cause un de ses principaux chevaux de bataille et réussit à mobiliser l’opinion publique. Largement exagéré, le phénomène permit l’introduction de mesures inédites contre les pluies acides qui constituèrent des avancées considérables en matière de politique environnementale. Avec le recul, cette panique collective fait ressortir la relation particulière que les Allemands entretiennent de longue date avec leur forêt.
Professeur émérite en Etudes germaniques à l’Université de Strasbourg et grand spécialiste de l’histoire des discours pré-écologistes, Marc Cluet retrace l’histoire de cette fascination et éclaire ainsi les enjeux identitaires de la crise du dépérissement forestier.