Manuscrits, bibliothèques de chercheurs, fonds anciens, l’Université de Lorraine est riche d’un patrimoine écrit et graphique qui reste à découvrir pour une assez large partie. Pour explorer cet univers, Catherine Angevelle, conservateur des bibliothèques, a été chargée de la mission « Fonds Patrimoniaux ».
C’est un travail de titan qui attend Catherine Angevelle, nommée chargée de mission « Fonds patrimoniaux » à l’automne dernier : recenser les fonds de documents écrits et graphiques ayant une valeur patrimoniale, conservés à l’université. C’est une mission transversale pour l’ensemble des composantes, rattachée à la Direction générale des Services, et conduite en lien avec la Direction de la Documentation et de l’Edition (DDE). « Rien qu’au niveau des BU, on estime à près de 60 000 le nombre de documents concernés. La recherche de documents, livres, revues, affiches ou estampes va concerner l’ensemble des composantes et laboratoires de l’université.»
En poste à la bibliothèque universitaire du Saulcy, Catherine Angevelle est conservateur des bibliothèques depuis 2003. Elle fait ses débuts à la Bibliothèque nationale de France, où elle est en charge de projets de numérisation de collections, dont l’essentiel pour la bibliothèque numérique Gallica. Après 5 ans dans cette institution, elle devient directrice adjointe de la bibliothèque municipale d’Orléans, où elle relance la numérisation et la mise en ligne de nombreuses collections patrimoniales avec un projet de bibliothèque numérique de référence très soutenu par le Ministère de la Culture. Elle rejoint l’Université de Lorraine en 2014 pour animer le réseau de bibliothécaires venant en appui à la recherche, nouvellement créé par la DDE. En 2017 elle prend en charge les fonds patrimoniaux et la numérisation. « Il s’agit de garantir la conservation des documents et de les valoriser, que ce soit par la numérisation, l’organisation d’expositions ou toute autre forme de valorisation au service de l’enseignement et de la recherche ». C’est dans cette droite ligne que s’inscrit sa mission sur les fonds patrimoniaux de l’université, qui s’ajoute à ses fonctions à la DDE.
Une investigation rigoureuse
Au départ il y a un travail de recensement des collections, qui concerne tous les sites et toutes les disciplines. Avec cette question essentielle : quels sont les fonds ayant une valeur patrimoniale ? Pour cela, il existe une définition des fonds patrimoniaux. Ce sont des documents de plus de 100 ans, rares et précieux. On se réfère donc en premier lieu à ce critère général, auquel on ajoute des critères locaux permettant de définir la spécificité du patrimoine universitaire lorrain « C’est important d’identifier les fonds et de les caractériser, c‘est-à-dire de définir l’intérêt scientifique, la rareté, l’état matériel, le signalement, les conditions de conservation et de sûreté, etc. car c’est le préalable à toutes les actions de valorisation : expositions, numérisation et mise en ligne, proposition de corpus pour la recherche, etc…. L’Université est héritière de fonds potentiellement importants, représentatifs de son histoire et de l’histoire de la région, qu’il nous revient de préserver et de valoriser dans un but de recherche mais aussi d’ouverture au grand public ».
La méthodologie de Catherine Angevelle est rigoureuse. Pour chaque fonds, un état des lieux sera établi après une visite sur place organisée avec les composantes. En collaboration avec les enseignants-chercheurs, leur intérêt et leur rareté seront définis. Des préconisations suivront alors pour améliorer les conditions de conservation, de sureté, ou pour des actions de valorisation et de communication.