Les fictions de l’imaginaire sont cosmogoniques, elles ne cessent d’inventer des mondes plus ou moins proches, plus ou moins éloignés de celui dans lequel nous vivons. Elles regorgent d’états, de royaumes et d’empires aux lois étranges, aux moeurs variées, peuplés de monstres cruels et de créatures attachantes.
Ce colloque est l’occasion de revenir sur le sens et la portée de ces univers, mais aussi sur les modalités, tant poétiques que médiatiques, de leur création et de leur développement. Comment l’imagination s’empare-t-elle de l’espace ? Quels rêves et quels cauchemars transpose-t-elle sur ces terres d’invention ? Comment se saisit-elle aussi bien de la physique que de la biologie, de la politique ou de l’économie pour engendrer des chronotopes et des systèmes sociaux dans lesquels lecteurs, spectateurs et gamers s’immergent avec délice ?
Feuilleter cet atlas improbable, c’est aussi questionner l’empire qu’il prend sur le public. C’est l’occasion de s’interroger sur la place de l’imaginaire dans notre représentation du monde. Les fictions composent un patrimoine de références sans cesse revisitées, retravaillées, démarquées, parodiées. Quelle est leur place dans la culture contemporaine et quel rôle y jouent-elles ? Quels liens entretiennent-elles avec les repères du passé, ceux que nous ont légués les mythes, les contes et les légendes dont elles s’inspirent parfois ? Forment-elles le terreau d’une nouvelle mythologie ou faut-il changer de paradigme critique pour comprendre leur portée ? Il convient aussi de s’intéresser aux logiques commerciales qui les régissent et interfèrent nécessairement avec leur appropriation par les consommateurs.
L’étude herméneutique des empires de l’imaginaire apparaît indissociable d’une réflexion théorique sur son état dans le monde actuel et les ressources que son approche offre aux études culturelles.