Marcel Ophuls né en 1927 à Francfort en Allemagne, est le fils unique de Max Ophuls (cinéaste) et de Hilde Wall (comédienne). À l'avènement du nazisme, la famille s'exile en France en 1933, puis aux États-Unis en 1941. Dans sa vingtaine, Marcel Ophuls commence à suivre les traces de son père en débutant en tant qu'assistant réalisateur puis réalise son premier film Peau de banane en 1963, mettant en vedette Jean-Paul Belmondo et Jeanne Moreau. Malgré sa préférence pour réaliser des comédies, c'est avec son documentaire Le Chagrin et la Pitié de 1969, traitant de l'Occupation en France, qu'il se révèle. Son film se voit censuré et ne sort en salles qu'en 1971 et est diffusé publiquement qu'en 1981 sur FR3. Par la suite il réalise d'autres documentaires engagés tels que Memory of Justice (1976), Hotel Terminus (1989) Oscar du meilleur film documentaire et prix de la Critique Internationale (FIPRESCI), November Days (1990) puis Veillées d'armes (1994).
Marcel Ophuls, réalisateur du Chagrin et la pitié, fils de Max Ophuls est décédé le 24 mai 2025
En 2012, l’IECA recevait le grand réalisateur de documentaire historique, Marcel Ophuls, venu inaugurer l’amphithéâtre Max Ophuls, en hommage à son père.
L’école de cinéma de Nancy célébrait ainsi le père et le fils, un maître de la fiction et un maître du documentaire.
Avec Le Chagrin et la pitié réalisé en 1969, sorti en 1971, Marcel Ophuls était le premier à confronter la France à sa mémoire collaborationniste et avait continué à interroger les consciences dans d’autres films engagés et d’une implacable rigueur : L’empreinte de la justice (1976), sur les procès de Nuremberg, Hôtel Terminus consacré au cas Klaus Barbie (1988) ou encore Veillées d’armes (1994), sur le journalisme en temps de guerre.
« À travers un regard personnel nourri par une exigence documentaire rigoureuse, Marcel Ophuls a su saisir les traces durables que l'Histoire et la politique inscrivent dans les vies. Il nous enjoignait à rester lucides, engagés, et profondément attachés à la démocratie », a écrit son petit-fils dans le communiqué de presse annonçant son décès.
Une belle leçon pour nos étudiant.e.s. et pour l’avenir.
Aurore Renaut, Directrice de l'IECA