Avec les nouvelles orientations économiques et techniques prises par les Houillères du Bassin de Lorraine dès les années 1960-1970 (baisses des effectifs et mécanisation), le pacte charbonnier de 1994 et, finalement, en 2004, la fermeture du dernier puits, celui de La Houve à Creutzwald, toute une région s’est faite à l’idée d’une disparition inéluctable des mines de charbon. Toutefois, le patrimoine industriel, matériel et immatériel, lié à l’exploitation charbonnière y est encore important. Il contribue ainsi à façonner les racines d’une culture régionale. Cette communication aborde la question de l’histoire et des mémoires industrielles en Moselle désormais ex-charbonnière, après la désindustrialisation vécue par les mineurs de charbons, leurs familles et leurs descendants.
Les changements, quelle que soit leur nature ne sont pas sans effets sur les pensées, les croyances, les opinions et les représentations des individus. Ils contribuent à des prises de positions, à l’émergence d’affects, d’attitudes favorables ou défavorables. Les nouvelles orientations économiques et techniques qui ont touché la Moselle Est ont affecté la façon dont les habitants de cette partie de la région lorraine perçoivent ce passé industriel, appréhendent le futur et les projets potentiels d’exploitation du sous-sol. Certains adoptent une attitude résiliente alors que d’autres préfèrent tirer un trait sur le passé minier. Au-delà des prises de position différentes, cette contribution mettra l’accent sur le rôle de l’expérience de la mine sur le renouveau minier.
Venez discutez avec les deux scientifiques dans un cadre décontracté au Kaffeeklatsch.
Les intervenants :
- Pascal Raggi est Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lorraine. Ses recherches concernent l’histoire industrielle, minière et sociale aux XXe et XXIe siècles. Il a récemment publié La désindustrialisation de la Lorraine du fer et dirigé Un après-mine imprévu (Grand prix 2020 de l'Académie Lorraine des Sciences). Il est codirecteur du Dictionnaire historique de la sidérurgie française (2022).
- Marie-France Agnoletti est Professeure de psychologie sociale à l’Université de Lorraine. Ses travaux de recherche portent sur les représentations sociales du point de vue des usagers qu’elle aborde par le biais de l’étude du discours. Elle a contribué à l’ouvrage Un après-mine imprévu (2019), a co-dirigé Communications réelles et virtuelles. Nouvelles perspectives en psychologie sociale de la communication et du langage (2022)
Entrée gratuite mais réservation conseillée par téléphone ou mail : 03 87 87 08 54 / contact@musee-les-mineurs.fr