Rencontre avec Marie Sillaire et Maeva Rychalski, doctorantes et manageuses du club ORION "TALOS", dédié à la vulgarisation des interactions humain-machine dans le domaine de la santé, à travers une approche multidisciplinaire et accessible.
Factuel : Pouvez-vous nous présenter votre club et nous parler de ses membres ?
Marie : Ensemble, avec deux autres doctorantes, nous avons créé le club ORION "TALOS". Notre club a pour but de vulgariser le domaine des interactions humain-machine dans le domaine de la santé et est accessible aux L2 jusqu’au doctorat. Vous vous demandez sûrement pourquoi nous avons décidé d’appeler notre club « TALOS ». Talos, issu de la mythologie grecque, est le tout premier robot automate cité dans la littérature. D’ailleurs, le nom TALOS peut aussi être considéré comme une abréviation des termes suivants : Théorie de l’esprit et Trust (confiance), Acceptabilité, engagement du Locuteur, Orienté domaine de la Santé.
Maeva : Comme l’a mentionné Marie, notre club est géré par quatre doctorantes : Paola Herreño, doctorante en linguistique à l'ATILF ; Fatou Sow, doctorante en TAL au LORIA ; Marie, doctorante en psychologie au 2LPN et moi-même, Maeva, qui, comme Paola, est doctorante en linguistique à l'ATILF. Nous nous sommes bien trouvées, car nos domaines d’étude permettent au club d’adopter une perspective multidisciplinaire. Cela enrichit d’autant plus les échanges avec les membres, issus de la psychologie, du TAL, des sciences cognitives, de l’ergonomie…
Factuel : Que diriez-vous à un étudiant qui hésite à rejoindre votre club ?
Maeva : C’est le meilleur club ORION (rires).
Marie : En effet ! De plus, notre club se situe sur Nancy et Metz. Il ne faut donc pas hésiter de venir !
Maeva : Oui ! Et, plus sérieusement, notre club est très dynamique. Nous organisons des activités tous les mois, comme des podcasts en lien avec le thème du club. Nous avons animé un ciné-débats, visite de laboratoire… Notre prochain événement sera un café Science, où les membres auront l’occasion d’échanger avec une chercheuse en linguistique.
Marie : Concernant les podcasts, nous en avons déjà fait quatre et sommes actuellement en train de monter le cinquième. La façon dont se déroulent les podcasts, c’est que les étudiants choisissent un sujet, le présentent et ensuite s’ensuivent débat et analyse. Mais, nos activités à part, notre club explique surtout ce qu’est la recherche, et ce, de façon ludique.
Maeva : Oui, et c’est d’autant plus pertinent que les thématiques de notre club sont ancrées dans notre quotidien : aujourd’hui, les machines nous entourent (agents conversationnels, assistants vocaux, systèmes de recommandation, traduction automatique…). Notre club est un espace pour réfléchir aux usages possibles de ces technologies, ainsi qu’à leurs impacts sur la société.
Marie : Un autre petit plus est que l’on accepte des étudiants de tous les domaines.
Factuel : Les sujets de recherche des doctorant·es-manageur·euses de clubs sont en lien avec les activités du club. Sur quoi porte votre thèse ?
Marie : Ma thèse porte sur l’auto-régulation des enfants avec un Trouble du Spectre de l’Autisme avec l’aide de robots. Par exemple, l’auto-régulation s’observe quand un enfant gère sa frustration dans une tâche. Comment réagit-il face à l’ennui ? Se balance-t-il ? Comment oriente-t-il son attention pendant un travail sur table ? L’idée est d’intégrer des robots sur les Unités d’Enseignement Spécialisé. Des outils que les professionnels doivent apprendre à utiliser afin de soutenir l’auto-régulation des enfants.
Maeva : Pour mon cas, mon sujet de thèse est plus éloigné des thèmes du club. Ma thèse porte sur la concession en français, que l’on peut considérer comme une figure argumentative, illustrée par des énoncés comme « Le club Talos est récent, pourtant il est exceptionnel ». Mon approche combine une analyse sémantique et pragmatique, et une approche expérimentale (eye-tracking) pour en étudier les effets cognitifs.
Mais certains aspects de ma thèse peuvent se rapporter aux thématiques du club. Par exemple, on peut s’interroger sur notre vigilance épistémique (notre capacité à évaluer la fiabilité d’une information) face à une machine : est-ce que ChatGPT est convaincant ? Vais-je le croire s'il m’explique quelque chose ? Et pourquoi ?