Explorez l'intersection entre génie civil et géologie face aux défis climatiques avec le club ORION "ClimAdapt"

 
Publié le 26/02/2025
Anaïs Leroy et Mengyu Ma

Rencontre avec Anaïs Leroy et Mengyu Ma, doctorantes et porteuses du club ORION "CLIMADAPT", qui réunit les thématiques du génie civil et de la géologie.

Factuel : Pouvez-vous nous parler un peu de vous et nous présenter votre club ORION "ClimAdapt ?

Anais : Je suis doctorante en deuxième année de thèse au LEMTA à Nancy (Laboratoire Énergie et Mécanique Théorique Appliquée) dans l’équipe de mécanique des sols. Je travaille sur les matériaux à utiliser pour remblayer des galeries souterraines.
Le club ClimAdapt traite de la géotechnique. La géotechnique est une science qui réunit le génie civil et la géologie. D’un côté, le génie civil s'intéresse aux structures, aux bâtiments. Et d’un autre côté, la géologie s'intéresse aux matériaux naturels comme le sol et la roche. Pour construire des bâtiments, des ponts et des tunnels, il faut faire la liaison entre l'environnement naturel et la construction.

Mengyu : Je suis doctorante en deuxième année de thèse au LEM3 à Metz (Laboratoire d’Étude des Microstructures et de Mécanique des Matériaux). Je travaille sur le lien entre la microstructure et le comportement mécanique de l’argile.
Le club représente l'adaptation de la géotechnique face aux changements climatiques. Nous voulons faire découvrir aux étudiants ces problématiques et les encourager aux pratiques les plus durables face aux changements climatiques. Il n’existe pas beaucoup de filières sur la géotechnique, cette question est souvent abordée de manière transversale, c'est pourquoi il est important pour nous de faire connaître cette discipline et ces enjeux aux étudiants.

Factuel : Combien de membres compte votre club aujourd'hui et qui sont-ils ? Et quelles sont vos activités ?

Mengyu : Actuellement, nous comptons une quinzaine de membres au sein du club (Metz et Nancy). À Metz, les membres du club ClimAdapt sont plutôt des étudiants de Master 2 de nos filières géotechniques.

Anais : A Nancy, la majorité des membres sont des étudiants de Master 1 qui étudient principalement dans des filières géotechniques. Mais il y a aussi quelques étudiants qui viennent de filières parallèles et qui s'intéressent aux changements climatiques et aux infrastructures. Nous avons organisé plusieurs visites de laboratoires pour que les étudiants puissent voir les différentes manipulations que nous effectuons. À Nancy, nous avons aussi commencé un projet d’une nouvelle maquette pour montrer le phénomène de retrait/gonflement des argiles lors des sécheresses ou des périodes plus humides et l’impact de ce mécanisme sur les bâtiments. Une fois la maquette terminée, nous envisageons une mise en commun avec le groupe de Metz pour faire la liaison entre les deux villes et partager nos idées.

Mengyu : A Metz, nous avons également proposé aux étudiants des visites de laboratoires pour leur montrer les différentes machines et les essais mécaniques que nous réalisons. Un workshop est également prévu en avril.

Anaïs : De plus, dans le but de réunir les deux sites (Nancy et Metz) nous sommes en train de préparer une sortie commune sur un site lié à nos problématiques de recherche

Factuel : Pourquoi vous être lancé dans cette aventure ? Et que diriez-vous à des étudiant·es qui hésitent à vous rejoindre

Mengyu : Personnellement, c’est mon directeur de thèse qui m’a proposé cette idée. Puis j’ai eu envie de partager avec des étudiants mon travail et d'échanger avec eux sur les thématiques actuelles liées à la géotechnique et le changement climatique. C’est une très bonne opportunité pour les étudiants de découvrir la recherche avec les doctorants. Il y a une certaine proximité et facilité de contact qui permet de poser des questions et d’échanger sur la recherche et sur les thématiques du club. Rejoindre le club donne aux étudiants la chance de comprendre plus concrètement la recherche et de voir si cela les intéresse.

Anais : Je trouve intéressante l’idée de partager avec les étudiants les thématiques sur lesquelles nous travaillons. Leur permettre de prendre conscience que la recherche permet une vraie réflexion sur les évolutions futures et comment s’y adapter. Ce que j’aurais apprécié dans mes études, c’est d’avoir plus d’occasions de découvrir et de comprendre les travaux de recherche de mes professeurs. Il est rare qu’ils partagent leurs projets, et j’ai aimé l'idée de permettre aux étudiants un échange plus informel avec des doctorants et chercheurs. C'est aussi une bonne manière de leur faire découvrir les opportunités dans la recherche. Rejoindre le club est une bonne occasion pour un étudiant de découvrir ce que l’on fait en recherche dans sa discipline. Si l’étudiant hésite dans son parcours ou s’il veut s’engager dans l’industrie en recherche et développement, faire partie du club lui permettrait d’avoir un aperçu des problématiques actuelles dans le domaine de la géotechnique. Cela peut aussi être une occasion de visiter des laboratoires, dont l’accès est assez restreint en général. Dans les filières où l’on enseigne, la recherche n’est pas la première voie tant il y a d’application pratique en construction, il faut donc en parler pour que les étudiants puissent être ouverts à toutes les voies possibles.

Factuel : Les sujets des clubs sont en lien avec votre sujet de thèse, pouvez-vous nous en parler ?

Anais : J’étudie le remblaiement de galeries souterraines. La vraie problématique est de mettre en sécurité les déchets et pour cela, il faut étudier comment les matériaux vont se comporter au contact des déchets sur des longues périodes avec une évolution des conditions hydriques et mécaniques. Le club, lui, s’intéresse à l’adaptation de la géotechnique face aux évolutions climatiques. Mon sujet concerne des stockages souterrains très profonds, et sur des échelles de temps très longues, mais les questionnements restent similaires à ceux posés pour d’autres types d’ouvrages : comment garantir la stabilité, la durabilité et la sécurité face à des conditions environnementales changeantes ? Il y a donc une vraie complémentarité entre ces approches et les essais menés en laboratoire sont assez similaires.

Mengyu : Ma thèse porte sur l’influence des différentes microstructures de l’argile qui a été formée par la sédimentation et sur l’impact de ces microstructures sur le comportement mécanique. L’objectif est de comprendre par l'observation le comportement micromécanique des argiles pour ensuite apporter une modélisation pertinente du comportement d’argile. Pour faire un lien avec le sujet du club, l'argile est directement liée aux phénomènes de retrait/gonflement des sols. Il s’agit de comprendre comment les matériaux se comportent dans le but de connaître les conséquences pratiques sur le terrain et d'adapter aux mieux nos constructions.

Découvrez les clubs ORION