Changement de direction au sein du Laboratoire Sols et Environnement (LSE)

 
Publié le 21/05/2024

Après avoir été Directrice d’Unité Adjointe du LSE, Stéphanie Ouvrard, Directrice de recherche INRAE, en a pris la direction depuis le 1er janvier 2024, assistée de deux adjoints, Catherine Sirguey et Geoffroy Séré. Elle succède ainsi à Christophe Schwartz, Professeur des Universités, qui a été Directeur de cette unité pendant 11 années.

Le LSE est une unité mixte de recherche dont les tutelles sont l’Université de Lorraine (pôle OTELo) et INRAE (département AgroEcoSystem). Le laboratoire rassemble une cinquantaine de personnels, localisés sur les sites de l’ENSAIA à Vandœuvre-lès-Nancy et de l’IUT de Thionville-Yutz, dans une Région très favorable au développement de recherches dédiées à la reconquête des sols dégradés par les activités humaines. Une caractéristique forte du LSE est son ouverture à la société, à l’Europe et à l’international : les sols sont présents partout !

Depuis 30 ans l’unité trace son chemin

Le LSE fête ses 30 ans cette année. Un bel âge ! Avec toujours des recherches originales, pertinentes et ambitieuses, dans un contexte où beaucoup de menaces pèsent sur l’environnement et le compartiment Sol des écosystèmes. Nous venons de traverser quelques décennies de bouleversements environnementaux qui n’ont pas ménagé les sols.

La stratégie scientifique du Laboratoire Sols et Environnement a alors pour objectif de répondre aux questions posées par les pressions anthropiques majeures qui s’exercent sur les sols, amenant à leur artificialisation croissante. Sont concernés, de grands enjeux environnementaux comme la préservation de la biodiversité, l’approvisionnement en biomasses, la régulation du climat via le stockage du carbone ou encore la restauration de la qualité des milieux souvent dégradés par des (multi)contaminations.

Une recherche qui a marqué le paysage national et international, en étant pionnière dans certains domaines. Le LSE a ainsi été à l’initiative d’une approche scientifique du génie pédologique par le développement de procédés de construction de sols, ou encore du phytomanagement des sites et sols dégradés qui se décline aujourd’hui en agromine des métaux. « Beaucoup d’équipes se positionnent aujourd’hui sur le créneau du génie pédologique dont le LSE a été précurseur. Pour le LSE, une étape supplémentaire est par exemple d’adapter ces travaux aux enjeux de désimperméabilisation des sols. Nous avons contribué à la (re)connaissance des sols urbains comme étant des sols à part entière. Aujourd’hui, la pédologie est aussi urbaine, pas seulement forestière ou agricole. Le LSE a sans aucun doute été pionnier dans l’étude des sols des villes » affirme Christophe Schwartz.

Les travaux menés dans ces domaines ont contribué au rayonnement et à la reconnaissance nationale et internationale du laboratoire. Ne citons que la création du Laboratoire International Associé (LIA Ecoland) avec des partenaires chinois, et du Groupement d’Intérêt Scientifique sur les Friches Industrielles (GISFI), jalon fort dans le contexte national de gestion des friches industrielles et plus largement des sites urbains.

« Une marque de fabrique du LSE est de veiller au transfert des résultats de la recherche pour aider à la décision et éclairer la décision publique, favoriser un aménagement raisonné du territoire en prenant en compte la qualité et la santé des sols. Nous avons contribué à l’émergence de trois jeunes entreprises innovantes (Microhumus, Econick et Sol &co), qui sont un reflet de notre activité de recherche, destinée à mieux connaître les sols pour mieux les gérer », souligne Christophe Schwartz. « Les 10 dernières années ont été dans la continuité des 20 premières, en termes de thématiques, d’acquisition de connaissances nouvelles et de leur transfert vers la société ».

Une continuité dans la démarche et quelques évolutions

Le nouveau projet scientifique du LSE reste centré sur des questions associant grands objectifs de développement durable et sols. La compréhension du fonctionnement et de l’évolution des sols anthropisés doit alors se faire en intégrant le rôle de la biodiversité (végétaux, faune du sol, microorganismes).

« Le projet scientifique du LSE reste en droite ligne de ce qui a déjà été réalisé, tout en intégrant des ajustements, en réponse à de nouveaux enjeux et fronts de science. Les équilibres changent en fonction des angles d’approche. Le projet se recentre sur le sol », précise Stéphanie Ouvrard, nouvelle Directrice. « L’affichage des axes de recherche répond à la fois à la volonté de rester à l’écoute des questions sociétales (science ouverte et implication citoyenne) et de venir en appui aux politiques publiques ».

« Ceci est en cohérence avec l’évolution des attentes de nos tutelles, UL et INRAE : ouverture de la recherche, implication dans la décision publique. Sur ce plan, nos objets d’études nous permettent d’être bien identifiés, le contexte actuel mettant en avant nos thématiques et objets d’étude aux échelles nationale et européenne… »

Pour mener à bien ses recherches, un autre point fort du LSE est à mettre en lien avec la notion d’unité de recherche : autrement dit, un collectif de personnes réunies autour d’un même objectif et profitant de la forte implication de l’ensemble des acteurs. « On est dans une logique de collectif, il n’y a pas d’équipes individualisées. C’est aussi un challenge et un enjeu pour l’animation, dans le contexte de l’après crise sanitaire et du développement du télétravail. C’est un enjeu de la nouvelle direction que de créer les conditions du travailler ensemble », souligne Stéphanie Ouvrard.

« Par ailleurs, le fait d’être régulièrement mis en avant, en lumière, nous oblige. Au-delà du monde de la recherche, les résultats de nos travaux sont attendus par les pouvoirs publics, les bureaux d’étude, les entreprises en charge de la gestion des sites et sols pollués ou du domaine de l’aménagement urbain ».

Le focus sociétal en ce moment est de fait plus porté sur les sciences participatives, sur les études sur les milieux urbains, avec les notions de santé des sols, en lien avec les services écosystémiques, de « patrimoine sol » ou de « capital sol ».

100 thèses soutenues en 30 ans

Une centaine de docteurs ont été formés au LSE en 30 ans. Cela est primordial pour assurer la présence d’experts du sol à différents niveaux de la société. Mission de la plus haute importance dans un contexte où la pédologie a le statut de discipline rare. L’année 2024 nous donnera l’occasion de fêter nos 30 ans en rassemblant tous nos anciens doctorants et anciennes doctorantes. Un moment fort en perspective et une étape fédératrice pour le LSE !

L’ADN du LSE aura été de mettre à l’honneur le sol durant toutes ces années. Nos activités ont été et seront au service de la connaissance et de la préservation des sols, composantes essentielles de nos écosystèmes et objets centraux de nos recherches.

La nouvelle direction :

Directrice : Stéphanie Ouvrard (docteur en génie des procédés, HdR en sciences agronomiques) ;  Directrice ajointe : Catherine Sirguey, Maître de conférences UL. Directeur adjoint : Geoffroy Séré, Professeur des universités

Les 5 axes de recherche du LSE :

  • Caractérisation et inventaire des SUITMA (Soils of Urban, Industrial, Traffic, Mining and Military Areas)
  • Dynamique des constituants des SUITMA
  • Fonctionnement des holobiontes plante/faune dans les SUITMA
  • Développement de l’ingénierie écologique
  • Prise en compte des SUITMA dans l’aménagement des territoires

https://www.linkedin.com/company/laboratoire-sols-et-environnement