[10 ans de GeoRessources] Anne-Sylvie André-Mayer revient sur les 10 ans du laboratoire en 3 questions

 
Publié le 28/11/2023 - Mis à jour le 12/12/2023

Le 7 décembre prochain, le laboratoire GeoRessources (CNRS, Université de Lorraine) soufflera ses dix bougies. A cette occasion, Factuel vous propose une interview avec trois questions à Anne-Sylvie André-Mayer, directrice du laboratoire.

Factuel : Pouvez-vous nous retracer l’histoire de GeoRessources et nous décrire son contour actuel en quelques chiffres clés ?

Anne-Sylvie André-Mayer : "GeoRessources a été créé en janvier 2013 à partir de la fusion d’équipes de recherche en géologie appliquée lors de la réorganisation de l’ensemble des laboratoires lorrains en géosciences (OTELo, Observatoire Terre Environnement Lorraine). La trajectoire scientifique de GeoRessources s’ancre historiquement et territorialement sur l’exploitation des ressources du sous-sol lorrain et doit sa reconnaissance internationale à des personnalités reconnues dans les domaines de la géologie numérique (J.L. Mallet créateur du logiciel GOCAD), des inclusions fluides (B. Poty, créateur du CREGU, J. Dubessy), de la métallogénie (M. Cuney spécialiste mondial des gisements d’uranium, M. Cathelineau), de la géochimie organique (P. Landais qui a réalisé les premières simulations de genèse d’hydrocarbure au laboratoire), de la minéralurgie (P. Blazy créateur de l’usine pilote), de la géomécanique et de l’après-mine (F. Homand animatrice du GISOS, J.P. Piguet) et du stockage géologique de déchets radioactifs (F. Homand, B. Poty, J.P. Piguet, P. Landais, M. Cathelineau) et du CO2 (J. Pironon).

La recherche de GeoRessources est également forte des relations historiques avec les composantes de formations de l’Université de Lorraine, l’École des Mines de Nancy, l’Ecole Nationale Supérieure de Géologie, le Département Géosciences et l’Ecole Doctorale (RP2E puis SIRENa), ce qui se traduit aujourd’hui par la localisation géographique des sites de GeoRessources sur les trois campus de l’UL que sont ARTEM, FST-Aiguillettes et Brabois-Roubault.

GeoRessources en quelque chiffres : 200 collaborateurs dont 100 permanents UL et CNRS, 50 doctorants, 15 post-doctorants et 35 CDDs supports techniques et administratifs, 5 M$ de budget annuel hors salaire, 150 publications/an, 50% de projets scientifiques issus de partenariats avec le monde socio-économique."

Factuel : Quelle est la place aujourd’hui de GeoRessources dans la thématique de la géologie et quels moyens ont été utilisés ?

Anne-Sylvie André-Mayer : "Depuis sa création en 2013, GeoRessources cultive une recherche fondamentale, partenariale et de transfert vers l’industrie, et se définit comme le laboratoire de référence en France pour répondre aux besoins sociétaux et industriels dans l’utilisation raisonnée du sous-sol, notamment en termes d’exploitation de ces ressources. GeoRessources est ainsi membre du pôle Avenia et labellisé CARNOT (ICEEL).

Les activités de recherche, de formation à et par la recherche, d’interaction avec le monde socio-économique de GeoRessources représentent un miroir du projet I-SITE Lorraine Université d’Excellence (LUE) tourné vers l’interdisciplinarité, l’ingénierie, un ancrage territorial et un écosystème socio-économique fort. La reconnaissance nationale et internationale de l’Université de Lorraine, dans certains domaines phares de l’ingénierie du sous-sol (1er rang européen, 11ème rang mondial en 2020 dans le classement de Shangaï catégorie ingénierie minière) illustre la place et l’importance du laboratoire GeoRessources dans cet écosystème."

Factuel : Quelles sont les orientations futures de GeoRessources ? Son ambition à long terme ?

Anne-Sylvie André-Mayer : "Dans une société en transitions, notamment vers un modèle de production plus sobre et plus écologique, le mix énergétique représente déjà une réalité pour les équipes de GeoRessources dont le projet scientifique est ciblé sur l’usage du sous-sol dans la transition énergétique. Tirant profit des connaissances acquises sur le cycle des ressources carbonées et fossiles, le laboratoire se tourne maintenant vers les métaux stratégiques (nickel, lithium, terres rares, tungstène) indispensables au développement des technologies bas carbone, vers l’utilisation du sous-sol pour le stockage du carbone et des nouveaux vecteurs énergétiques (stockage CO2 , H2), vers l’exploitation des nouvelles sources d’énergie (géothermie, hydrogène naturel, hélium) ou encore vers le développement de nouveaux procédés de traitement de minerai ou de recyclage plus efficaces."