La semaine du 4 décembre 2024 a été marquée par deux événements significatifs à Nancy, illustrant l'engagement de la région dans l'innovation et la transition énergétique, notamment en géosciences et les ressources minérales.
Le séminaire du COMES 2024, une première édition réussie en dehors de Paris !
Organisé par la DGALN, appuyée localement par le CNRS et l’Université de Lorraine (GeoRessources et ENSG), ce rendez-vous a traité des enjeux de la R&D dans le secteur du traitement des ressources minérales !
Le séminaire du COMES 2024, pour la première fois hors de Paris, s'est tenu à l'École Nationale Supérieure de Géologie (ENSG) de Nancy. L'événement a été ouvert par Benjamin Gallezot, Délégué interministériel aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques (DIAMMS), et Alain Hehn, Vice-président du Conseil Scientifique de l’Université de Lorraine. Ensemble, ils ont ainsi posé les bases des discussions sur l'importance de l'innovation et de la collaboration pour soutenir la transition énergétique et la gestion durable des ressources.
La première table ronde a permis de dresser un panorama des acteurs et des moyens de la R&D, introduite par Bruno Jacquemin (A3M) et Anne-Sylvie André-Mayer (GeoRessources). Cette session a réuni des intervenants majeurs tels que : Nicolas Bontems (ArcelorMittal), Patrick d’Hugues (BRGM), Massimiliano Picciani (BPI France), Christian Polak (Orano), Nela Roy (Agence Nationale de la Recherche, ANR) et Didier Zimmermann (EIT Raw Materials)
Les discussions ont permis de souligner l'importance de la R&D pour anticiper les besoins futurs en métaux essentiels et pour soutenir les efforts de la France dans la transition énergétique.
Une deuxième table ronde a exploré les projets partenariaux de R&D, avec des interventions de Kathy Bru (BRGM) et Yann Foucaud (GeoRessources). Les échanges ont été enrichis par les présentations de : Mathieu Seguier (I-ROX), Slim Naanaa (Air Liquide), Guillaume Mossand (CEA) et Anna Vanderbruggen (GeoRessources).
L’après-midi a permis aux participants de découvrir des plateformes techniques du CRPG et de GeoRessources, deux laboratoires de recherches sous tutelle mixte Université de Lorraine et CNRS-INSU : :
- Le CRPG (Centre de Recherche Pétrographiques et Géochimiques), avec un focus sur les sondes ioniques
- GeoRessources et ses plateformes de micro-analyses localisés à la Faculté des Sciences et Technologies , site Victor Grignardde l’Université de Lorraine avec une découverte des microscopes électroniques à Balayage, des sondes électroniques et des spectromètres de Masse couplée à un système d’ablation laser permettant d’imager et d’apporter des informations géochimiques sur les objets géologiques
GeoRessources et sa plateforme expérimentale STEVAL, plateau technique de 2000m2 permettant de traiter minerai et résidus
Une campagne de pilotage sur le lithium à STEVAL du laboratoire GeoRessources
La société Imerys, leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie, cofinance l’étude avec l'Union européenne et l'Agence nationale de la recherche (ANR) via le programme de recherche RESSOURCES21.
La même semaine, du 2 au 6 décembre, une autre initiative majeure s’est déroulée dans la région avec un pilote d'IMERYS dédié à l'extraction du lithium. Pendant ces quatre jours, les scientifiques accompagnés de doctorants de GeoRessources et des étudiants de l’ENSG ont pu tester un traitement industriel pour séparer efficacement des minéraux porteurs du lithium (lépidolite)et valoriser d'autres minéraux présents dans la roche (Colombo-tantalite porteur de Nobium et de Tantale, Phosphate porteur de Béryllium, Cassitérite porteuse d’étain ainsi que deux phases minérales que sont le Quartz et le Feldspath).
Ce projet inédit, innovant pour l’industrie minière dans le cadre de la transition énergétique, vise à mettre en place une mine zéro déchet. Menée dans un contexte où la demande en lithium, essentiel pour les batteries électriques, explose, cette initiative incarne l'engagement de la région pour un développement durable et innovant dans le secteur des ressources naturelles.
"Ce sont 20 tonnes de minerai de lithium français de Beauvoir, dans l’Allier, provenant de la future mine de lithium de la société Imerys, qui vont être utilisées", explique Yann Foucaud, responsable scientifique et pilote de STEVAL. "L'idée est de tendre vers une mine zéro déchet. Notre approche vise à valoriser autant que possible tout le minerai entrant dans l'usine de traitement. L’objectif de cette campagne de pilotage est de valider un processus à échelle continue pendant plusieurs heures sans intervention humaine. Le minerai passe d'une étape à une autre, comme dans une véritable usine, de manière autonome grâce à l’eau. En laboratoire, nous n'avions que quelques grammes de minerai et les essais ainsi que tous les développements ont été réalisés à échelle discontinue."
Pour plus d’informations, rendez-vous ici :
La synergie entre ces deux événements à Nancy souligne la position stratégique de la ville en tant que pôle de recherche et d’innovation dans les géosciences et les métaux stratégiques, éléments essentiels pour soutenir la transition énergétique et la décarbonation des secteurs industriels.