Les résidus de salade, les rafles de maïs, la racine de chicorée, les pétales de crocus ou la graine de sapin des Vosges : autant de produits naturels souvent considérés comme des déchets de différentes industries. Pourtant, ces coproduits renferment des ingrédients aux propriétés cicatrisantes, anti-âges ou apaisantes… A condition de savoir les extraire sous forme d’huiles, de phases aqueuses ou de tourteaux solides. C’est la promesse de la technologie d’extraction aqueuse assistée par des enzymes mise au point par Lionel Muniglia et Guillaume Ricochon. Nicolas Attenot s’est associé aux deux chercheurs pour fonder la société Biolie.
J’ai été accompagnant, je suis maintenant accompagné
C’est en 2009 que Nicolas Attenot rejoint l’aventure : chargé de projet à l’Incubateur Lorrain, il prend sous son aile Lionel Muniglia et Guillaume Ricochon à l’occasion d’une recherche de fonds pour le dépôt d’un brevet pour leur technologie. En 2012, tous trois décident de fonder la société Biolie.
J’ai eu le coup de cœur pour ce projet. D’abord pour la rencontre humaine avec Guillaume et Lionel. Mais aussi pour cette technologie, son potentiel… Et surtout pour la dimension industrielle que ses inventeurs souhaitaient développer.
Du travail sur l’étude de marché au soutien dans la recherche de fonds, en passant par la définition du modèle économique, l’Incubateur Lorrain a été présent à toutes les étapes. « J’ai été accompagnant, je suis maintenant accompagné. L’échange et le soutien que nous trouvons auprès de l’Incubateur Lorrain est irremplaçable » affirme Nicolas Attenot pour qui l’Incubateur Lorrain joue un rôle de facilitateur, « c’est un accélérateur pour être le premier sur le marché et exploiter à temps une technologie de pointe ».
Un meilleur rendement qu’en laboratoire
Nicolas Attenot nous accueille dans la halle technologique où Biolie a installé son unité de production en juillet dernier. En attendant la livraison des instruments de filtration, la structure a déjà honoré son premier contrat : l’extraction d’huile de sureau. « Nous sommes parvenus à un meilleur rendement qu’en laboratoire » se félicite Nicolas Attenot. Biolie opère déjà sur les marchés des cosmétiques, de la nutraceutique et de la nutrition. La société propose aux marques comme aux ingrédientistes des produits et des services compatibles avec les labels bio. Biolie développe et produit également ses propres ingrédients, en s’appuyant sur les travaux de recherche et développement menés à l’université : « nous avons déposé trois brevets en janvier ».
Biolie est pour l’heure une petite start-up de six personnes, dont un doctorant. Lionel Muniglia poursuit ses recherches en tant que maître de conférences au Laboratoire d’ingénierie des biomolécules, il intervient en qualité de consultant scientifique. Guillaume Ricochon est pour sa part directeur technique. « Aujourd’hui, je suis le seul qui intervienne sur les volets administratifs et économiques » constate Nicolas Attenot, qui compte sur une nouvelle levée de fonds pour structurer Biolie en une véritable PME.