Le cyberharcèlement est parfois considéré comme une dimension du harcèlement traditionnel, ou comme une forme de harcèlement traditionnel qui utiliserait des outils numériques sans que le processus sous-jacent ne diffère. D’autres auteurs considèrent qu’il s’agirait d’une forme d’agression ayant ses propres caractéristiques (anonymat, niveau d’agressivité, prévalence, répétition, nombre de témoins, profil des agresseurs…), partageant certains points communs avec le harcèlement traditionnel mais ne s’appuyant pas systématiquement sur les mêmes processus psychologiques.
Nous questionnerons ces approches en nous basant sur la théorie de la distance psychologique (Trope & Liberman, 2010), avec l’idée que le cyberharcèlement, impliquant une distance physique entre l’agresseur, la victime et les témoins éventuels, pourrait également supposer le recours à des niveaux de construits, et par conséquent des jugements et mécanismes de désengagement moraux différents (e.g. Killer et al., 2019; Wachs, 2012).
Anne-Lorraine Wagner a soutenu sa thèse à l’université de Lorraine en 2010, avant de passer deux ans à l’EM Strasbourg dans le cadre d’un projet de plateforme e-learning. En 2014, elle réalise un post doc à l’Université de Lorraine, puis rejoint en 2015 l’Université Paris Descartes en tant que Maître de conférences. Depuis 2019, elle a réintégré l’Université de Lorraine (et le laboratoire PErSEUs). Ses travaux portent sur la diversité, la lutte contre les discriminations et le harcèlement.