Dans sa précédente exposition, Les Rescapés, Michael Koh utilisait un alphabet dont les motifs s’entrelaçaient aux fils d’une histoire personnelle : l'exil qui l’a amené de Malaisie en France, la difficulté à se dire, ici ou ailleurs.Avec Les routes sans fin et Visage familier, l'artiste nous livre de nouveau ces canevas où il nomme les choses dans leur essence.
Equation de l’autre, géométrie du temps.Pages d’écriture nous racontent le monde à l’envers. D’étranges caractères y cherchent un appui ou une forme pour conjurer leur propre abstraction, caressent des lignes épaisses, colonisent un parchemin anthropomorphe s’épanouissent en arbre de vie. Poinçons, arabesques, boucles et anneaux repoussent les limites du tableau, cherchent le midi de la page, se rétractent, s’épanchent. Volubiles et pudiques, ils rejouent ce qui se fait et se défait dans l’écriture, le travail des Parques et des Tisseuses homériques, l'histoire d’un être en itinérance.De la trame au texte il n’y a qu’un pas. Il peut être très grand, et long comme un exil.
L'artiste
Michael Koh naquit en Malaisie en 1953. Il vécut à Singapour jusqu'à l'âge de 11 ans, puis retourna dans la ville de Kuala Lumpur.
Dès son plus jeune âge, il fut passionné par le dessin et la peinture. Aussitôt diplômé des Beaux-Arts, il mit ses compétences et sa créativité au service de la publicité.
Arrivé en France pour intégrer l'Ecole Nationale des Beaux-Arts, il dédia le plus clair de son temps à découvrir et à expérimenter la photographie. Une passion qui lui valut le Grand Prix de la Photographie de Metz, en 1979.
Pendant plus de 30 ans, il fut directeur artistique de nombreuses agences de publicité et de communication.
2012, l'année du changement. Suite à une fracture du genou, il explora un nouveau média : la peinture. À-plat de couleurs, matière surgissante, dripping explosif : l'abstraction des formes et la calligraphie se mêlent au langage visuel de son œuvre singulière.