Factuel est allé à la rencontre de Amine Chaabouni, Co-Founder & CEO de deep RIVER. A travers ce témoignage, il nous explique comment il a pu mettre en pratique les compétences acquises durant son doctorat au service du développement de sa start-up.
Vous avez fait un doctorat, pourriez-vous nous présenter votre parcours ?
Formé à Tunis (ingénieur en télécommunications), j’ai ensuite intégré l'Ecole Normale Supérieure de Paris pour mon stage d’ingénieur, puis le Centre de Recherche en Automatique de Nancy (CRAN) où j’ai consacré 3 ans à mon doctorat. Mon parcours d’ingénieur (2009-2012) m’a apporté de nombreuses compétences en développement informatique et réseau ainsi qu'un savoir-faire en télécommunications, traitement de signal et des images. Dans la continuité, j’ai pu mettre en pratique ces connaissances durant mes trois années de doctorat (2015-2017) pour développer une expertise dans le domaine de la santé numérique.
Qu’avez-vous appris en pratiquant la recherche lors de votre doctorat ?
Durant mon doctorat, j’ai pu découvrir le monde de la recherche et mettre en application les compétences et connaissances acquises en tant qu’ingénieur dans le monde de l’innovation. C'est en répondant à un projet européen que j’ai développé une technologie innovante avec l’aide de mes co-directeurs de thèse de l'Université de Lorraine et de l’Université de Strasbourg : Jean-Marie Moureaux et Yann Gaudeau. Le challenge européen consistait à trouver une solution pour appliquer la télémédecine dans des régions défavorisées, démunies de haut débit. Le principe de cette technique : « tatouer » une vidéo, c'est à dire ajouter des informations dans des couches invisibles par l'œil humain. Des pixels inutiles sont donc transformés en informations de toutes sortes qui voyagent dans la vidéo, sans augmenter sa taille, tout en utilisant un seul canal de transmission. Ces 3 années de recherche ont été indispensables pour la suite de mon parcours professionnel. En effet, la recherche m’a appris d’être autonome et patient pour résoudre les problèmes et pouvoir atteindre mes objectifs. Dans les moments difficiles, mes encadrants m’ont aidé à reprendre confiance notamment quand j’ai eu le sentiment d’arriver dans une impasse scientifique ou technique. Durant mon projet, j’ai aussi participé à des conférences internationales, ce qui m’a aidé à améliorer mes compétences en communication et vulgarisation scientifique. Enfin, qui dit recherche, dit innovation ! Mes travaux de recherche ont donné lieu à un brevet déposé par l’université de Lorraine. Ce brevet est également un signe de reconnaissance de l’ensemble de mes efforts et une fierté dans mon parcours. J’ai poursuivi mon appétence pour l’innovation en valorisant mon projet par la création de la start-up « deep RIVER ».
Qu’est-ce que cela vous a apporté ensuite pour votre insertion professionnelle au sein des postes que vous avez occupés ou que vous occupez actuellement ?
Après un passage au Pôle Etudiant entrepreneur de l'Université de Lorraine (PeeL) avec le statut étudiant entrepreneur, j’ai ensuite intégré l'Incubateur Lorrain (IL) avec ma start-up deep RIVER créée en juillet 2019. J’ai également remporté le prix du Docteur-Entrepreneur décerné par la métropole du Grand Nancy. Une fois accueilli par l'Incubateur Lorrain, j’ai pu y acquérir de nouvelles connaissances et compétences professionnelles pour lancer une start-up. J’y ai reçu de nombreux conseils en termes de propriété intellectuelle, de définition de marchés, de recherche de financement etc. Mes travaux de recherche ont d’ailleurs donné lieu à un brevet déposé par l'Université de Lorraine qui soutient fortement le projet et ma société bénéficie d'une licence d’exploitation. Aujourd’hui, je suis en charge de deep RIVER accompagné par mes co-directeurs de thèse qui sont consultants scientifiques pour la start-up.
