Les 18 et 19 octobre dernier, à l’occasion de cette 10e édition du BootCamp, l’Université de Lorraine a accueilli l’association des Vice-Présidents en charge du Numérique dans l’enseignement supérieur VP-Num.
BootCamp#10 accueilli cette année par l’Université de Lorraine
Organisés par l’Association VP-Num, les BootCamps ont pour but de réunir la communauté autour de réflexions thématiques notamment sur la transformation numérique.
Les Vice-Présidents se sont donc rassemblés lors de la première journée, à l’Ecole des Mines sur le Campus Artem afin d’échanger autour de l’offre de services de Renater. Ils ont pu également discuter sur les questions de collaborations des bibliothèques dans le numérique avec les représentants de l’ADBU (L’Association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation) et échanger avec Anne Boyer sur la situation de la filière numérique dans l’ESR. Cette première journée s’est terminée par une visite du TechLab avec une démonstration du robot-chien.
Le lendemain, les participants se sont retrouvés à la Présidence Lionnois où se situe la Direction du Numérique, pour approfondir leur réflexion sur le développement et l’impact de la cloudification pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche après une présentation de la stratégie de la DGRI. Cette journée était également animée par les élections des nouveaux membres du bureau de l’association VP-Num, et s’est clôturée avec l’atelier Vp’n Connect sur le développement et la mise en œuvre de projets SI/Numérique à l’université.
BootCamp : l’occasion d’analyser la filière du numérique dans l’enseignement supérieur
Anne Boyer, professeure en informatique au sein de l’Université de Lorraine et chercheuse au laboratoire Loria, est intervenue lors de cette 10ème édition pour présenter les freins et les leviers de la filière.
La filière du numérique est en forte tension alors qu’il s’agit de métiers essentiels à la transformation numérique des entreprises et des activités.
Anne Boyer souligne en effet que le manque de talents est la première cause remontée comme facteur limitant la croissance de 79% des entreprises du numérique, dans un contexte de digitalisation progressive des structures (évolutions technologiques et numériques, nouvelles problématiques autour du big data, cloud, IA, cybersécurité, maintenance des infrastructures et du matériel etc.)
Sur le marché de l’emploi, il existe donc une forte demande des entreprises, notamment dans les domaines traditionnels de l’informatique : les métiers du développement, des infrastructures, de la gestion de projets informatiques et les métiers de l’ingénierie.
Une offre de formation dotée des compétences techniques traditionnelles apparaît comme indispensable pour assurer la transition numérique des entreprises. Ce socle commun doit être complété par des ouvertures aux compétences émergentes (cybersécurité, big data, intelligence artificielle etc.), car cela pourrait favoriser le recrutement des jeunes diplômés qui seraient en capacité de répondre aux futurs enjeux de la digitalisation.
Anne Boyer conclut en soulignant que l’enjeu majeur de la filière reste aujourd’hui, d’attirer les jeunes et notamment les femmes dans les métiers du numérique car cette filière souffre d’un réel manque d’attractivité et doit faire face aux idées préconçues. Enfin, il s’agit de conforter et diversifier l’offre de formation selon les attentes du monde professionnel, en encourageant par exemple les cursus en alternance et le développement de la Formation Tout au Long de la Vie.