[Conférence] « L'Esprit de la Renaissance – Paysages et chemins d'un bouleversement scientifique »

 
Date(s): 
Mercredi 9 novembre 2022 - 20:00
Vendredi 25 novembre 2022 - 20:00
Lieu(x): 
Campus Sciences et Technologies
Amphithéâtre n°8
Vandœuvre-lès-Nancy

En écho au quatre-cent-cinquantième anniversaire de la fondation de l’Université de Pont-à-Mousson, Arnaud Fischer propose une conférence intitulée « L'Esprit de la Renaissance – Paysages et chemins d'un bouleversement scientifique ».

Elle sera donnée les mercredi 9 et vendredi 25 novembre à 20h, en amphithéâtre nº8 du Campus Sciences et Technologies de Vandœuvre-lès-Nancy.

L'entrée sera gratuite dans la limite des places disponibles. La réservation électronique à l'adresse « arnaud.fischer@univ-lorraine.fr » est recommandée.

Le résumé de ce programme est le suivant :

« Dans l’inconscient collectif, la Renaissance représente ce moment privilégié de l’histoire européenne, qui, au crépuscule du Moyen Âge, remet au goût du jour l’héritage antique, qu’elle va magnifier. On lui associe à juste titre un essor artistique sans précédent, dont témoignent encore de nos jours les réalisations de Michel-Ange ou de Raphaël et nombre de joyaux architecturaux, mais également les messes de Palestrina ou les chansons profanes de Janequin.

La littérature de l’époque bénéficie, elle aussi, d’un élan nouveau qui consacre les humanistes, tels Érasme, Ronsard ou Montaigne. Le contexte territorial, en pleine évolution après la chute de Constantinople et la prise de Grenade, voit les navigateurs ouvrir les portes d’un Nouveau Monde, faisant ainsi connaître aux Européens des ressources inédites, qu’étudie bientôt la botanique naissante. De fortes personnalités, parmi lesquelles Charles Quint, François Ier ou Henri VIII, jalonnent cette période écartelée par les luttes liées à la Réforme protestante, et durant laquelle religion et politique se mêlent plus que jamais.

Moins connu, en revanche, est l’extraordinaire renouveau scientifique qui coïncide avec ce paysage déjà riche et tourmenté. Aux « grandes découvertes » répond une cartographie en pleine expansion. Lorsqu’ils lèvent l’ancre, les marins de Magellan s’apprêtent, pour la première fois, à prouver, par l’expérience, que la Terre, ainsi que l’avaient imaginée certains Grecs, est sphérique – du moins le pense-t-on à l’époque... Bientôt, les disciples de Copernic lui retireront sa position centrale dans l’Univers, provoquant une révolution que l’Église ne pardonnera pas.

Utilisant le papier et l’imprimerie, grâce auxquels sont multipliées les opportunités de diffusion, les anatomistes, passés maîtres dans l’art de disséquer, remettent en question les théories médicales de l’Antiquité, tandis que les chirurgiens gagnent enfin leurs lettres de noblesse en soignant les blessures causées par les récentes armes à feu. Miroirs, loupes et lentilles se perfectionnent, apparaissant sous le pinceau d’artistes fascinés par la science optique, à laquelle leurs anamorphoses rendent hommage. Chez Alberti ou Dürer, la perspective fait cause commune avec une géométrie mise à l’honneur par les mathématiciens, qui, à la même époque, dotent leur langage de symboles encore en vigueur aujourd’hui.

Les individualités hors du commun comptent au sein de leurs rangs Palissy, remarquable céramiste, ou Viète, qui ose contester la réforme grégorienne du calendrier et s’engage par ailleurs dans le décryptage de messages codés révélant des complots contre différents souverains. Personnage emblématique de l’ouverture d’esprit de la Renaissance, Léonard de Vinci, célèbre pour sa production artistique, est pourtant d’abord un anatomiste chevronné, un génial concepteur de machines volantes ou d’engins de guerre, et un pionnier en matière de paléontologie.

À grand renfort d’images présentant l’essor scientifique et technique des quinzième et seizième siècles tout en le resituant dans son contexte politique, littéraire et artistique, ce programme se propose de lever le voile sur un aspect méconnu d’une Renaissance qui n’a pas concerné que les arts et les lettres, mais qui s’est également révélée cruciale dans la construction de la connaissance actuelle. »