À l'occasion de l'édition 2024 de la Fête de la science, Arnaud Fischer vous convie à une conférence intitulée « Un océan de savoirs – Quand la science largue les amarres ».
Ce programme inédit sera proposé les vendredi 4 octobre à 20h00 et samedi 12 octobre à 14h30, en amphithéâtre n°8 du campus de Sciences et Technologies de Vandœuvre-lès-Nancy, avant d'être repris à distance le mercredi 23 octobre à 20h00.
L'entrée sera gratuite dans la limite des places disponibles. La réservation électronique à l'adresse « arnaud.fischer@univ-lorraine.fr » est obligatoire.
Le résumé de ce programme est le suivant :
« Pirates et corsaires, Atlantide engloutie, vaisseaux fantômes, naufrage du Titanic, triangle des Bermudes… la place qu’occupe l’océan dans notre inconscient collectif a, de longue date, dépassé les livres d’histoire, qui mettaient en lumière les découvertes de Colomb et de Magellan, la défaite de l’invincible Armada, la fin tragique de Cook, la disparition de La Pérouse ou l’attaque de Pearl Harbor.
Quand bien même le déchaînement des éléments continue de nous rappeler que la nature reprend toujours ses droits, la mer, au vingt-et-unième siècle, n’a plus rien de l’effroyable menace qu’elle pouvait représenter pour les Anciens. Certes, quelques intrépides affrontent encore de nos jours l’océan en solitaire, mais, au quotidien, des paquebots aux dimensions et au luxe toujours plus insensés ont pris la place des caravelles, transformant en croisières des voyages que certains pionniers ont effectués au péril de leur vie.
Sommes-nous pour autant conscients de tout ce que la facilité avec laquelle notre civilisation aborde l’océan doit à la science ? Il a fallu comprendre marées et courants, estimer la profondeur des eaux, savoir se repérer sur de vastes étendues sans terres – et, nécessairement, mettre au point boussoles, astrolabes, sextants ou gyroscopes, et conférer aux horloges une précision à même de rendre la longitude accessible, à l’heure où il ne pouvait encore être question ni du méridien de Greenwich, ni du GPS. Peu à peu, l’homme a maîtrisé la vapeur, mis le cap sur les pôles, défié la topographie en perçant des isthmes pour y ménager des canaux, plongé sous la surface à grand renfort de scaphandres et de bathysphères dont la technologie aurait fait pâlir d’envie le capitaine Nemo.
Non content de parcourir les mers, l’homme a imposé son empreinte, édifiant des phares, déployant des câbles télégraphiques – ou, plus récemment, des fibres optiques –, exploitant des gisements pétroliers. Percé à jour grâce à des campagnes d’exploration sans cesse plus ambitieuses, l’océan s’est révélé être une mine d’informations. Ainsi l’existence d’espèces abyssales a-t-elle été confirmée, qui n’aurait guère contrarié l’imagination débordante des navigateurs des temps reculés, pour lesquels la mer était peuplée de créatures fantastiques. Récusant la dérive des continents imaginée par Wegener, l’étude du plancher océanique a permis de saisir la tectonique des plaques. Plus personne, à notre époque, n’ignore le rôle central joué, dans les processus de régulation climatique, par des espaces dont l’alarmante métamorphose témoigne chaque jour davantage des affronts qu’ils subissent.
Si l’océan n’est plus un adversaire pour l’être humain, il se trouve dorénavant au cœur d’un équilibre fragile. Victor Hugo rendait hommage aux marins et aux capitaines. Au sein de la grande famille de la mer, il est temps pour nous de partir à la rencontre des savants…».