À l'occasion de l'édition 2022 de la Fête de la science, prévue autour du thème du changement climatique, Arnaud Fischer vous convie à une conférence intitulée À la recherche du temps prévu – Dans le sillage de la météorologie, les vendredi 14 octobre à 20h et samedi 15 octobre à 14h, en amphithéâtre n°8 du campus Sciences et Technologies de Vandœuvre-lès-Nancy.
L'entrée sera gratuite dans la limite des places disponibles. La réservation électronique à l'adresse « arnaud.fischer@univ-lorraine.fr » est recommandée.
Le résumé de ce programme est le suivant : « Si, aujourd’hui, les cartes météorologiques s’affichent le plus naturellement du monde sur nos écrans, avons-nous conscience du chemin qu’il a fallu parcourir pour bénéficier d’un tel luxe ? Nos prédécesseurs, au quotidien, ont analysé le comportement animal, scruté de prétendus signes annonciateurs de changements du temps – dont témoignent encore, de nos jours, d’innombrables proverbes aussi invérifiables que peu concordants. Les Anciens ont tiré au fusil sur les nuages, fait sonner les cloches et tonner le canon en espérant éloigner la grêle. De désespoir, ils ont voulu croire les improbables pronostics compilés au sein d’almanachs fantaisistes, et s’en sont remis aux saints du calendrier pour faire cesser la pluie ou, au contraire, lui permettre de fertiliser la terre. En vain… Seul le paratonnerre de Franklin s’est modestement révélé capable d’influencer l’humeur du ciel. L’histoire de l’humanité est jalonnée d’épisodes dont les conditions extrêmes ont marqué les esprits, des hypothétiques déluges mythologico-religieux aux canicules récentes, en passant par les batailles perdues dans la boue, les hivers glaciaux de 1709 et 1954, ou les inondations dévastatrices – à l’image de la crue centennale de la Seine, en 1910. Combien de révolutions ont germé au cours d’étés dont les orages ont anéanti les récoltes ? Dans les années 1850, de part et d’autre de la Manche, ce sont de grands désastres maritimes, occasionnés par des tempêtes, qui ont convaincu les scientifiques de l’intérêt de s’organiser en réseau. Le moment était propice : depuis le dix-septième siècle, tous les instruments nécessaires à la compréhension des phénomènes atmosphériques avaient été mis au point. Aujourd’hui encore, un regard sur l’histoire des thermomètres, baromètres et hygromètres suffit à dévoiler les noms de Pascal, Fahrenheit, Celsius ou Beaufort, qui, à travers échelles et unités, nous sont familiers. De l’époque de Descartes à celle de Lord Kelvin, il a fallu comprendre l’origine de la pluie, mesurer tant la direction du vent que sa vitesse, saisir l’influence de l’altitude sur la pression – quitte à s’élever en ballon, ce que certains ont entrepris au péril de leur vie –, classer les nuages, découvrir l’œil du cyclone… Maillon incontournable de la chaîne, la télégraphie a rendu possible la transmission des observations, et permis d’envisager un système de surveillance et d’avertissements précurseur de l’actuelle Organisation météorologique mondiale. Au vingtième siècle, révolutionnée par l’utilisation de satellites et de calculateurs toujours plus puissants, la météorologie, longtemps jugée sévèrement par les scientifiques qui la considéraient trop incertaine, s’est trouvée consacrée par le soutien crucial qu’elle a apporté à la navigation aérienne. Des traditions ancestrales riches en dictons hasardeux à la technologie numérique qui, aujourd’hui, se cache derrière le moindre bulletin de vigilance, l’occasion nous est offerte de rendre hommage au travail colossal accompli par les savants des siècles passés, qui nous ont livré jusqu’aux moyens de comprendre l’effet de serre ou le rôle de la couche d’ozone dans la protection du globe. »