La Société Industrielle de l’Est (SIE) prime des recherches en Sciences humaines et sociales et en Histoire de l’Art

 
Publié le 28/11/2014 - Mis à jour le 15/12/2014
La collection Daum au Musée des Beaux Arts de Nancy.

Christophe Bardin travaille sur le verre depuis sa thèse de doctorat en Histoire de l’Art : Daum, 1878-1939 : débuts, évolution et accomplissement d'une industrie d'art lorraine. Au sein du Centre de recherche sur les médiations (CREM), il a poursuivi son travail et abordé la seconde moitié du XXème siècle. Le 27 novembre 2014, la Société Industrielle de l’Est a salué ces recherches au travers de son Grand Prix annuel de la recherche.

On ne fait pas de la recherche seul

« Les travaux transversaux entrepris au CREM autour des notions de dispositif et de publics ont nourri mes réflexions » souligne Christophe Bardin qui rappelle que le prix décerné par la SIE est un avant tout un prix au laboratoire.

C’est très difficile pour un historien d’aborder le champ contemporain : le vivant est une barrière dans ma discipline. Si j’ai choisi de travailler sur la période contemporaine et de procéder à des entretiens, c’est parce que j’étais au contact de chercheurs qui le faisaient sans complexes.

Christophe Bardin a emprunté certaines méthodes à la sociologie et aux sciences de l’information et de la communication, tout en revendiquant fermement l’inscription de sa démarche en Histoire de l’Art. C’est dans ce cadre interdisciplinaire qu’il a soutenu une habilitation à diriger des recherches intitulée « "Un désir, une idée, une action, une matière". Verre et création artistique en France, 1950-2000 » et qui a attiré l’attention de la SIE.

Si on ne regarde que le vase et sa beauté, on passe à côté de quelque chose

Dans une région où l’industrie du verre a longtemps prospéré, le travail de l’historien met à plat des problèmes qui intéressent le monde industriel.

Daum c’était une entreprise de 500 personnes, qu’il fallait rémunérer. Le verre est très contraignant à travailler car il nécessite des outils dont le coût d’acquisition oblige à atteindre une certaine échelle de production. On ne peut pas aborder le verre au travers de la seule dimension artistique : la dimension économique est toujours là en filigrane.

Entre 1950 et 1980, le verre a vécu une renaissance artistique. Christophe Bardin a observé que les artisans qui ont concouru à cette renaissance ne sont pas reconnus par le monde de l’art et ses artistes ou de celui de l’industrie et ses designers. « Les réponses des uns et des autres – artisans, artistes ou designers – sont structurés de manière très différente. Il y aurait sans doute des choses intéressantes à faire pour des linguistes » sourit le chercheur, toujours avide de croisements disciplinaires.

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