[8 mars] Portrait de Charlotte Mercier, chercheuse à l'Institut Jean Lamour

 
Publié le 3/03/2022 - Mis à jour le 19/04/2023
Charlotte Mercier

À l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir deux portraits par jour pendant 8 jours de celles qui travaillent au quotidien pour la recherche. Zoom sur Charlotte Mercier, enseignante-chercheuse à l’Institut Jean Lamour (IJL) et à l’IUT Nancy-Brabois.

A 29 ans, Charlotte Mercier est, depuis septembre 2021, maîtresse de conférences à l’Université de Lorraine. Spécialiste des structures du bâti, elle enseigne en BUT Génie Civil à l’IUT Nancy-Brabois et effectue ses travaux de recherche dans l’équipe Matériaux pour le Génie Civil de l’IJL.

Quel a été votre parcours ?

Charlotte Mercier : "Au lycée, à Charleville-Mézières, j’aimais tout ce qui était calcul et physique avec des applications concrètes. J’envisageais de travailler dans la police scientifique et j’ai effectué une 1re année de DUT Génie Chimique et Génie des Procédés à l’IUT Nancy-Brabois. Comme cela ne correspondait pas à mes attentes en termes de débouchés, j’ai changé pour un DUT Génie Civil, suivi d’une licence et d’un master Génie Civil option SME (Structures, Matériaux, Energétique du bâtiment) parcours Structures, à la Faculté des Sciences et Technologies de Nancy.

Mes deux stages de master m’ont permis de mettre un pied dans la recherche et de me spécialiser dans les structures du bâti. J’ai notamment étudié la poussée du béton lors du coulage dans des murs en blocs coffrants polystyrène et la résistance de panneaux de toitures sous l’effet de la neige et du vent. Mon 2e stage, pour le Syndicat Français de l’Echafaudage, du Coffrage et de l’Etaiement (SFECE), a enchaîné sur une thèse dans l’équipe Matériaux pour le Génie Civil de l’IJL. L’objectif était de développer un modèle de stabilité pour des structures d’échafaudage. Après ma soutenance, en 2019, j’ai enseigné 2 ans à l’IUT tout en poursuivant mes travaux de recherche à l’IJL, puis j’ai réussi le concours de maître de conférences."

Sur quelle thématique travaillez-vous et quelles en sont les applications ?

Charlotte Mercier : "J’ai deux thématiques principales. La première porte sur les structures d’échafaudages, dans le prolongement de ma thèse, au cours de laquelle nous avons notamment établi un ensemble de procédures permettant le dimensionnement des échafaudages ; ces travaux vont faire l’objet d’une publication par le SFECE, dans le manuel de l’échafaudage, pour diffusion à tous ses adhérents. Je cherche également à valoriser nos résultats au sein des groupes de travail des Eurocodes, ces normes européennes de dimensionnement et de justification des structures de bâtiment et de génie civil.

Je travaille par ailleurs sur le renforcement de structures en béton armé avec alliages à mémoire de forme (AMF). Ces matériaux présentent un intérêt pour renforcer les structures dans les zones sismiques. C’est une technique novatrice car, pour l’instant, seuls la Suisse et le Japon étudient les AMF pour le génie civil."

Pourriez-vous partager avec nous ce qui vous a poussée à faire ce métier ?

Charlotte Mercier : "Au début, je voulais travailler en bureau d’études, pour pouvoir dimensionner les structures du bâtiment. Grâce à mes stages de recherche, je me suis rendu compte que l’on pouvait utiliser ces connaissances sur les structures pour participer au développement de nouveaux produits ou de nouvelles techniques de construction et que je pouvais y participer, d’où mon arrivée dans la recherche.

Le métier d’enseignante-chercheuse me séduisait, car j’aime aider les gens à améliorer leurs connaissances. C’est un métier non routinier, qui permet d’ouvrir les étudiants à la recherche et de travailler à la fois sur un aspect théorique et expérimental.

Mon conseil : il ne faut pas avoir peur d’y aller ! En génie civil, qui est un milieu plutôt masculin, j’ai été bien intégrée et je n’ai pas eu peur de me lancer."