Le réseau Alumni docteurs de l’Université de Lorraine participe avec le réseau Redoc SPI (Réseau national des écoles doctorales Sciences pour l’ingénieur) à la publication d'une série d’interviews de docteurs diplômés en France et travaillant en entreprise à l’international.
Quentin Werner, docteur 2017 en génie électrique de l’Université de Lorraine a accepté notre interview. Il a partagé ses raisons sur le choix de l’Allemagne, et sa vision du système allemand et de la place des docteurs.
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Pour commencer parlez-nous de votre parcours à l’Université de Lorraine.
Quand je suis arrivé à l’Université de Lorraine, celle-ci n’existait pas encore sous sa forme actuelle. J’ai commencé mes études en 2010 à l’ENSEM qui, à l’époque, faisait partie de l’Institut national polytechnique de Lorraine. Après deux ans à Nancy, je suis parti en semestre Erasmus à Karlsruhe en Allemagne et j’ai effectué mon stage de fin d’études chez Daimler/Mercedes-Benz toujours en Allemagne mais cette fois à Ulm.
À la fin de mon diplôme d’ingénieur, il était clair pour moi que je voulais faire un doctorat et tout naturellement je me suis tourné vers mon université qui entre temps était devenu l’Université de Lorraine. Durant mon doctorat, il était parfois déroutant de faire la comparaison entre les thèses CIFRE française et ma situation particulière de par le fait que mon entreprise soit en Allemagne et mon Université en France mais l’accueil réservé aussi bien par les encadrants que les autres doctorants étaient toujours très bon à chacune de mes visites. Après exactement trois ans jours pour jours, la première version de ma thèse était écrite et les corrections pouvaient commencer. En mai 2017, j’ai soutenu ma thèse et en décembre j’ai reçu mon diplôme lors de la cérémonie annuelle à Metz.
Après votre doctorat, quels postes avez-vous occupés jusqu’à aujourd’hui ?
Depuis la fin de mon doctorat j’ai occupé plusieurs postes d’ingénieurs chercheurs au sein de Mercedes-Benz et Delta Electronics, où je suis actuellement. J’ai pu participé au développement de plusieurs générations de machines et systèmes électriques pour les véhicules hybrides et électriques. Durant mes différents postes, j’ai toujours eu la possibilité d’encadrer des doctorants et/ou des stagiaires et de transmettre ce que j’avais appris.
Et pourquoi avez-vous choisi l’Allemagne ?
J’ai toujours voulu travailler chez Porsche, qui se trouve à Stuttgart en Allemagne et même si jusqu’à maintenant je n’ai pas réussi, qui sait, peut-être dans le futur…
Après plusieurs années en Allemagne mon cercle d’amis s’y est développé et j’y ai aussi rencontré ma fiancée avec qui je suis depuis plus de quatre ans même si la raison initiale de ma venue n’a jamais été atteinte, ma vie est maintenant de l’autre côté du Rhin et je me sens intégré.
Vous travaillez en entreprise en Allemagne : avez-vous des éléments de comparaison avec les entreprises en France qui recrutent des docteurs ?
En Allemagne, le doctorat est (du moins pour les sciences de l’ingénieur) vu comme une spécialisation après le diplôme d’ingénieur plutôt que comme une formation purement scientifique. Le doctorat en entreprise est d’ailleurs une des meilleures voies pour être recruté par une grande entreprise. La formation de Docteur apporte un gage de qualité et justifie un salaire à l’embauche plus important. Le reste (carrière, responsabilités…) est plus lié à la personne (personnalité, engagement,…) ou à l’entreprise qu’à la formation de Docteur. Celle-ci apporte cependant les bases et les compétences pour une belle carrière dans l’industrie allemande.