[DHC 2021] Interview avec Margherita Salvadori, professeur en droit international à l'Université de Turin

 
Publié le 8/11/2021 - Mis à jour le 8/03/2023
Margherita Salvadori, DHC 2021

Factuel est allé à la rencontre de Margherita Salvadori, professeur en droit international à l'Université de Turin, qui se verra remettre les insignes et titre de docteur honoris causa le 23 novembre prochain à la Faculté de Droit, Sciences Économiques et Gestion de Nancy.

Factuel : Quelles sont vos relations avec l'Université de Lorraine et en particulier avec la Faculté de droit de Nancy et l’Institut François Gény ?

MS : Ma relation avec l'Université de Lorraine trouve ses racines dans une collaboration établie avec l’Université Nancy 2, en 1996 lorsque la Faculté de droit de l'Université de Turin avait accueilli une réunion du Network Academia. Je suis heureuse d’évoquer la mémoire de mon collègue turinois Alberto Musy avec qui nous avions organisé la rencontre pour accroître notre participation aux échanges Erasmus avec d'autres grandes universités européennes. Cette année-là, j'ai rencontré les professeurs Yves Dereu et Jean-Michel Gasser : ce sont eux qui m'ont invitée pour la première fois à Nancy pour collaborer au programme du Magistère de juristes d'affaires européen.

Une atmosphère d'excellente collaboration s'est immédiatement instaurée également avec mes collègues Annette Ganzer et Olivier Cachard. Leur engagement au service de formations d’excellences ancrées dans la recherche, en collaboration avec l’Institut François Gény (IFG), ont permis d'envisager une rencontre annuelle avec les étudiants et des jeunes chercheurs pour créer une opportunité d’analyse en droit comparé des questions juridiques actuelles soulevées en Italie, en France et dans l’Union européenne.

Une relation professionnelle solide et très fructueuse s'est ainsi établie avec l'Université de Lorraine, la Faculté de droit et son tissu de chercheurs reconnus dans le domaine du droit international. La difficulté de coordonner les engagements avec mon université a été largement surmontée par les liens d'amitié profonde qui me lient, et me lieront à l'avenir, à l'Université de Lorraine. Avec l'Institut François Gény nous avons établi une relation de collaboration avec les écoles doctorales et nous suivons déjà la formation d'un doctorant dans le cadre d'une convention de cotutelle entre nos deux universités.

Factuel : Que représente le titre de Docteur Honoris Causa de l'Université de Lorraine pour vous ?

MS : Un grand honneur et une immense satisfaction. Je suis très reconnaissante aux collègues d'avoir pensé à moi pour cette distinction et cette cérémonie académique. Le secret a été bien gardé, y compris par mes parrains, et l’heureuse surprise d’être distinguée a été très agréable. D'un point de vue professionnel, je suis très fière de recevoir cette reconnaissance de mon travail et des disciplines dans lesquelles je conduis mes recherches, en particulier le droit international privé qui est devenu une matière fondamentale avec l’intégration de l’Union européenne et les libertés de circulation.

Factuel : Quels sont vos projets de recherche et en particulier ceux que vous développez avec l’Institut François Gény ?

MS : J'espère que notre collaboration se poursuivra pendant autant d'années avec l'Université de Lorraine et avec l’Institut François Gény. Actuellement, nous encadrons une doctorante en cotutelle sur un sujet de thèse en droit international privé portant sur le recouvrement des créances dans l’Union.

Nos projets de recherche doivent prendre en compte le changement d'époque induit par la numérisation, que la pandémie a certes accélérée mais dont elle n'est pas responsable. L'introduction des systèmes d'intelligence artificielle va radicalement changer le paradigme sur le contrôle des activités humaines : en tant que juristes, nous devons veiller à ce que les besoins et les libertés de la personne restent au centre du système juridique.

L'étude du droit international privé permet une perspective transfrontalière intéressante sur les problèmes de régulation tant entre États membres de l’Union qu’avec les États tiers.