Une enquête menée dans un contexte de hausse globale des tarifs d'abonnement
En 2018 et 2019, l'Université de Lorraine a pris la décision de ne pas renouveler deux abonnements à des bouquets de revues scientifiques en raison de la hausse tarifaire considérable observée depuis de nombreuses années. Il s'agit des revues de la maison d'édition commerciale Springer (désabonnement en 2018) et des revues de la société savante IEEE (désabonnement en 2019 avec, dans ce dernier cas, un abonnement à quelques revues ayant pu être maintenu). Plusieurs autres universités françaises (Aix-Marseille, Sorbonne, Strasbourg...) ainsi que le CNRS ont été amenés à faire un choix similaire et cette approche se rencontre dans plusieurs autres pays (Suède, Etats-Unis, Allemagne...).
A travers une enquête menée conjointement par deux services de la Direction de la Documentation, la Mission d’appui à la recherche et la Mission Observatoire des usages, et avec l’appui du Comité opérationnel sur les publications ouvertes de l’établissement, nous avons cherché à savoir dans quelle mesure ces décisions ont eu un impact sur le travail de recherche et quel regard les chercheur·se·s portent sur cette politique de fermeté à l'égard des maisons d'édition.
Diffusée via LimeSurvey du 14 septembre au 19 octobre 2020, l’enquête a permis de recueillir 535 séries de réponses pour un total de 393 réponses exploitables.
L’analyse des résultats nous a confortés dans l’idée que mener cette enquête sur les effets des désabonnements aux bouquets des éditeurs Springer et IEEE au sein de l’université s’avère très éclairant à plusieurs titres.
Un soutien de la communauté scientifique à la Science Ouverte
D’abord, le nombre important de réponses (près de 10% du nombre total de chercheur·se·s et enseignant·e·s chercheur·se·s) a mis en évidence que la communauté scientifique souhaitait s’exprimer sur ces sujets (le choix des abonnements, la politique Science Ouverte de l’établissement).
Elle montre aussi que, bien que ces désabonnements aient des conséquences concrètes sur l’activité de recherche au travers des refus d’accès, l’impact est faible pour une majorité de répondant·e·s, 70% estimant n’avoir subi aucun impact ou seulement une légère perte de temps.
Il en ressort également qu’une large part des répondant·e·s (73%) soutient la démarche de l’établissement en matière d’abonnements et de Science Ouverte.
L’enquête nous a enfin permis de dégager des pistes en cas de nouveau désabonnement et pour poursuivre notre engagement en faveur de l’ouverture de la science : qu’il s’agisse de consulter l’ensemble des pôles scientifiques et unités de recherche concernés, de mener des enquêtes suffisamment en amont, ou de communiquer, sensibiliser et former aux enjeux et outils de la Science Ouverte.
> Lien vers la synthèse des résultats de l’enquête : https://hal.univ-lorraine.fr/hal-03384299v1
Pour toute question : Mission appui à la recherche, Pôle publications scientifiques (celia.lentretien@univ-lorraine.fr) ; Mission Observatoire des usages (cecile.de-coccola@univ-lorraine.fr)