Deux étudiants en master 2 Ingénierie de la santé – Ergonomie et physiologie du travail à la Faculté de médecine, Alexandre De Miranda-Stancato et Magalie Renard, effectuent un stage de 6 mois à la direction de la prévention, sécurité, environnement (DPSE) de l’Université de Lorraine. Leur sujet d’étude : l’amélioration des conditions de travail des personnels d’entretien de l’Université de Lorraine, thématique initiée par la direction de la logistique interne (DLI). Tous deux, âgés de 25 ans et arrivés respectivement le 25 janvier 2021 et le 15 février 2021, sont accompagnés par un conseiller de prévention de la DPSE. Ils apportent leurs témoignages sur leur parcours et leurs ressentis.
Quel est votre parcours, et pourquoi vous êtes-vous dirigés vers l’ergonomie ?
Alexandre De Miranda-Stancato : Etudiant en licence 2 Sciences Ingénierie de la santé, j’ai choisi en licence 3 un parcours ingénierie biomédicale avec option ergonomie. Le métier d’ergonome, où il faut observer et comprendre les conditions de travail des personnes, correspond à mon caractère.
Magalie Renard : Je me suis dirigée vers la licence 2 Sciences pour la santé. Ce choix allie santé et bien-être au travail. L’association entre la santé et l’ergonomie au travail me plait et c’est la raison pour laquelle je me suis dirigée en licence 3 vers le parcours en ergonomie. Le métier d’ergonome qui est sur le terrain auprès des personnels pour faire une étude préventive et adapter les matériels aux besoins des personnes, me plaît bien.
En quoi consiste votre stage ?
M. R. : Ce stage nous a été proposé suite à l’initiative de la DLI (Direction de la Logistique Interne). Nous avons été immédiatement intéressés par la thématique proposée, n’ayant jamais encore pu toucher à la logistique dans nos stages précédents.
A. D. M. S. : Il concerne l’amélioration des conditions de travail des personnels d’entretien de l’Université de Lorraine. Mon périmètre de stage concerne les agents d’entretien des INSPE (institut national supérieur du professorat et de l’éducation), l’ENIM (Ecole nationale d’ingénieurs de Metz) et la Faculté des sciences et technologies de Vandœuvre-lès-Nancy.
M. R. : En ce qui me concerne, je m’intéresse aux agents d’entretien du campus Lettres et sciences humaines, de la Faculté de droit de Nancy et de la Faculté des sciences et technologies de Vandœuvre-lès-Nancy.
A. D. M. S : Pour effectuer notre stage, la DLI fait collaborer différents services de l’université, comme la DPSE, dont les 2 conseillers de prévention sont nos tuteurs de stage. D’autres acteurs de l’université, comme le Service de santé au travail, la formation continue ou le SUAPS, participent à notre étude.
M. R. : Le sujet des conditions de travail des personnels d’entretien part du constat que ces métiers sont éprouvants physiquement et peuvent impacter la santé au travail en apportant par exemple des Troubles musculo-squelettiques (TMS)-. Ce qui induit une réflexion sur la mise en place d’actions préventives. Pour cela, une démarche en amont a été faite pour comprendre l’organisation, et des études ergonomiques sont en cours.
A. D. M. S. : Nous avons rencontré les agents concernés afin d’analyser les situations de travail et de comprendre leurs difficultés. Nous avons pu cibler leurs problèmes pour établir des préconisations. Les agents sont intégrés dans le choix des pistes d’amélioration lors d’un groupe de travail, en collaboration avec les responsables. Dans les actions déjà mises en œuvre, on peut citer l’achat de nouveaux matériels, comme des chariots, la rédaction d’un programme d’échauffement en collaboration avec la SUAPS, et la mise en place de formations spécifiques par le service formation continue.
Que vous apporte cette expérience professionnelle à l’Université de Lorraine ?
A. D. M. S. : Beaucoup de choses, dont une grande richesse professionnelle. J’ai la chance d’avoir de l’autonomie dans mon travail, ce qui m’a aidé dans le travail à distance imposé par la situation sanitaire actuelle. J’ai appris à mieux m’organiser et à gérer mon emploi du temps, accompagné par ma tutrice de stage. A l’université, j’ai trouvé plus d’acteurs que dans le privé. Le fait de passer du statut étudiant à celui de personnel fait que l’on a la double casquette, c’est un sentiment bizarre : on comprend les 2 points de vue. Après mon stage le 23 juillet, je souhaiterais travailler comme ergonome au travail dans une entreprise afin de pouvoir acquérir différentes expériences et être un garant de l’amélioration des conditions de travail pour les salariés.
M. R. : J’ai appris à avoir de l’organisation au vu de la situation sanitaire imposée. J’ai été bien encadrée par mon tuteur de stage pour me sentir en confiance et m’adapter en allant sur les sites. Je suis une personne autonome et j’ai appris rapidement à m’organiser seule. Vue de l’extérieur, l’université ne paraît pas si compliquée, mais lorsqu’ on est dedans, on se rend compte que c’est plus complexe. Avec Alexandre, nous avons créé un groupe de travail pour échanger sur nos expériences. Il est composé du directeur de la DLI, de son assistante, de la directrice de la DPSE et des deux conseillers DPSE qui sont également nos tuteurs de stage, d’un médecin du travail et des deux infirmiers du service de santé au travail ainsi que des responsables administratifs et logistiques de chaque site. Les situations avec les personnels d’entretien restent une belle expérience pour moi. J’ai le souhait de me professionnaliser au sein d’une entreprise en tant qu’ergonome en interne en charge de la conception et de l’amélioration des lieux de vie et des postes de travail des salariés, selon leurs besoins en termes de confort, de sécurité et de productivité.