Garin de Monglane, chanson de geste du XIIIème siècle

 
Publié le 6/05/2021 - Mis à jour le 3/05/2023

Garin de Monglane, chanson de geste du XIIIème siècle, édition critique par Bernard GUIDOT, Paris, Honoré Champion Editeur, 2021, 1218 pages, 2 tomes (Classiques Français du Moyen Age n° 194).

Dans Garin de Monglane, nous avons affaire à une société fourmillante : artisans, hommes du peuple et couches populaires constituent une vaste fresque composite qui incarne diverses idéologies. Si la chanson contient nombre de massacres ignobles et terrifiants, le pittoresque du récit repose sur de séduisants contrastes et un véritable mélange des genres : parodies de références traditionnelles ; énormités titanesques et ironie ; associations entre monstruosité et délicatesse ; situations inédites qui pourraient être scabreuses ; extraits romanesques ; mises en scène aux accents fantastiques. La narration surprend tantôt par l’originalité, tantôt par l’artifice et le piment. Plus que par le passé, la vie intérieure des protagonistes est connue grâce aux analyses du narrateur, mais davantage par des monologues intérieurs aux caractéristiques variées. Malgré de regrettables longueurs, la chanson de Garin de Monglane est animée par un souffle nouveau qui n’est pas dénué d’attraits.

Bernard Guidot est Professeur émérite à l’Université de Lorraine, membre du Laboratoire HisCAnt-MA. Spécialiste des épopées médiévales françaises (en particulier celles contenues dans le Cycle de Guillaume d’Orange, dans le Cycle de la Croisade et dans le Cycle des Lorrains), mais aussi de la matière arthurienne et des romans de Tristan. Il est notamment l’auteur des traductions de Garin le Lorrain, de Gerbert, du Siège de Barbastre et de Girart de Vienne, des éditions du Siège de Barbastre, d’Elie de Saint-Gilles, ainsi que de l’édition-traduction de la Chanson d’Antioche. En outre, ses études critiques illustrent un réel intérêt pour l’histoire des idées et des mentalités, du Moyen Âge finissant à la Bibliothèque Bleue, en passant par les réécritures du comte de Tressan et d’Alfred Delvau. Président d’Honneur de l’Académie de Stanislas, il est également président d’Honneur de la Société Rencesvals pour l’étude des épopées romanes.