A l'occasion du projet de création du réseau de doctorants et Alumni Docteurs de l’Université de Lorraine, nous vous proposons une série de portraits et interviews de doctorants et docteurs. Interview avec Nassima Hassani, doctorante en co-tutelle France-Maroc.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Hassani Nassima, j’ai 29 ans et je viens d’Algérie.
Quel a été votre parcours avant le doctorat ?
J'ai suivi des études d'architecture et j’ai exercé pendant un an dans un cabinet d'architecture avant de vouloir compléter par une formation en urbanisme. J'ai donc effectué un master 1 et un master 2 en géographie et aménagement urbain à l'UFR de Metz.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire une thèse ? Connaissiez-vous des personnes autour de vous qui avait fait une thèse avant de vous lancer ? Si oui, cela vous a-t-il influencé ?
N'ayant personne dans mon entourage à avoir mené une thèse, mon parcours s'inscrivait dans une perspective professionnalisante : je me destinais à être architecte-urbaniste. Or, au cours de ma première année en France, les circonstances m’ont conduit à effectuer un stage de recherche au sein du laboratoire de recherche en géographie portant sur l’étude de l’évolution urbaine de la ville de Casablanca (Maroc) à l'aide d'images satellitaires. C’est à cette occasion que je me suis découvert une passion pour la recherche scientifique !
Ayant toujours aimé les cartes, j'ai découvert tout ce que l'on pouvait faire grâce à la télédétection (étude des images satellitaires). Cela a été une révélation pour moi.
L'année suivante, j’ai poursuivi dans cette voie en effectuant mon stage de fin d'études sur la côte ensoleillée de la Bretagne au sein de la collectivité de Lorient Agglomération où j'ai pu participer à la mise en place d’un cadastre solaire avec l'appui de l'imageries satellitaire et aérienne. L'objectif était d'inciter les habitants à installer des panneaux solaires en leur montrant le potentiel énergétique qu'il y a sur leur toiture. J'ai appris à quel point la télédétection pouvait être un allié de poids dans les démarches de développement durable.
Quand mon directeur m’a proposé de faire une thèse sur le thème du réchauffement climatique en ville en utilisant cette technique, je n'ai pas hésité une seconde à accepter, même si le mot " thèse " éveillait en moi l'image d'une montagne insurmontable.
En quoi consiste votre activité de recherche ?
Mon sujet de thèse s’inscrit dans le domaine de la climatologie urbaine. C’est une étude des climats locaux des villes et de Metz et de Casablanca (Maroc). Il s’agit de faire une comparaison entre les climats de ces deux territoires. C'est une thèse en cotutelle avec l’Université de Casablanca. Le but est d'analyser les îlots de chaleur urbains et d'anticiper leur évolution dans les deux territoires d'étude.
Qu’est-ce qui vous attire dans ce domaine ?
Je suis attiré par le fait que ça touche à plusieurs disciplines dont la géographie, l'urbanisme et surtout la climatologie. On a ainsi recours à différents outils dont des stations météorologiques, des images satellitaires, des relevés thermiques sur le terrain, etc. C'est aussi un domaine passionnant parce qu'il s'inscrit au cœur des préoccupations environnementales actuelles, particulièrement la lutte contre le réchauffement climatique.
Comment envisagez-vous l’après thèse ?
Je voudrais continuer dans la recherche et l’enseignement, cela me plaît bien, et je pense que cela me plairait de pouvoir partager mon temps entre recherche et enseignement à l’université, être maître de conférences peut-être.
D’un point de vue plus personnel, quels sont vos passions dans la vie ? Vous pouvez les allier facilement avec le fait de faire un doctorat ?
J’ai toujours aimé voyager, depuis mon enfance, découvrir de nouveaux endroits, d’autres cultures, d’autres façons de vivre, d’autres horizons… J'ai suivi des études en architecture qui m'ont permis de voyager et de visiter certains endroits et monuments. Cela se concilie très bien avec ma thèse, puisqu'en étudiant deux villes dans deux pays différents, ça offre la possibilité de découvrir les beautés du Maroc. J'ai aussi l'occasion d'assister et de participer à des colloques un peu partout.
Quel est votre meilleur souvenir de doctorat ?
Je dirais mon passage devant le jury lors de l'audition en vue de l'obtention d'un contrat doctoral. C'était en pleine canicule, l'occasion idéale pour parler des îlots de chaleur urbains.
Que conseilleriez-vous à un étudiant souhaitant se lancer dans le doctorat ?
Je lui conseillerais de bien choisir le sujet sur lequel il veut travailler, parce que c’est sur ce sujet-là qu'il va passer 3 ans, et pas seulement du lundi au vendredi, puisqu’une thèse prend pas mal de place dans la vie d’un doctorant, donc il faut vraiment choisir un sujet passionnant. Sinon je pense qu’il faut aussi être curieux, organisé et rigoureux, qu’il faut savoir s’adapter mais aussi avoir un côté sociable, que ce soit avec les collègues ou les interlocuteurs qu'on rencontre dans le travail de recherche.
Qu’avez-vous pensé de votre doctorat en Lorraine ? Qu’avez-vous découvert en Lorraine ?
Pour être honnête, sans les études, je ne serais jamais venue en Lorraine. Mais une fois ici, je me suis rendu compte assez rapidement que Metz offre de très bonnes conditions pour les études. Le cadre de vie est agréable et les gens sont accueillants. En plus de ça, la proximité des frontières est un grand plus.