Colloque virtuel, sous la direction de Mélanie DUBUY, MCF HDR en droit public et Gildas RENOU, MCF en science politique IRENEE/UL
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Résumé : Comme l’empereur du conte d’Andersen, le citoyen du XXIè siècle ne serait-il pas moins habillé que ce qu’il aurait envie de croire ? Les transformations multiples qui l’ont affecté n’ont-elles pas conduit à une substantielle redéfinition de la place de cet acteur institutionnel, tant dans l’ordre international que dans les ordres internes ?
Le citoyen constitue l’une des figures conceptuelles centrales de l’ordre international instauré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il représente à la fois l’atome élémentaire de la souveraineté des nations et la modalité d’expression privilégiée des peuples. Sa forme moderne, née d’une réélaboration de références historiques anciennes, s’est amplifiée à la faveur des innovations issues des grandes révolutions politiques de la modernité. A partir du XIXè siècle, l’éminence de cette figure s’est disséminée au-delà de ses berceaux historiques. Puis, avec la création de l’ONU et des processus d’indépendances de peuples anciennement colonisés, la figure du citoyen s’est adaptée à des contextes culturels variés.
On aurait pu imaginer que la chute des régimes communistes en Europe centrale et orientale, au début des années 1990, aurait couronné le triomphe mondial de ce modèle. Pourtant, des observations amènent à s’interroger sur l’effectivité de la souveraineté du citoyen dans les ordres politiques et juridiques contemporains : instrumentalisations politiques, avènements de citoyennetés régionales, tensions avec la dynamique de garanties des droits humains, globalisation économique, crises écologiques planétaires… Doit-on parler d’un affaiblissement ou bien d’une métamorphose, voire d’une pluralisation de la figure du citoyen ?
Ce colloque entend mettre à l’épreuve ces hypothèses, en engageant la conversation entre les perspectives développées au sein des diverses spécialités des sciences sociales et juridiques.