Le Département de Français Langue Etrangère développe des liens et des partenariats avec des associations locales. Il a proposé en 2019-2020 à ses étudiants internationaux un module « A la rencontre des associations » pour leur faire découvrir la diversité du monde associatif et faire de l’apprentissage de la langue française un instrument d’action sociale.
La richesse du monde associatif est une des particularités de notre pays. Or, quand ils arrivent en France, la plupart des étudiants internationaux ignorent la place et le rôle des associations dans la vie citoyenne de notre société. Et ils ne se représentent pas la palette des opportunités qui s’offrent à eux de s’immerger dans la culture et de pratiquer la langue en rencontrant des personnes engagées de toutes générations. Le milieu associatif peut en effet faciliter leur intégration et leur apprentissage, comme le souligne l’un d’eux, tout juste arrivé de Colombie : « être membre d’une association française m’a fait connaître un nouveau monde et le simple fait d’y appartenir m’a fait me sentir bienvenu dans la société, ce qui m’a permis de me sentir mieux accueilli. »
Faire découvrir le monde associatif aux étudiants internationaux
Dans une perspective actionnelle, le Département Français Langue Etrangère de l’Université de Lorraine développe des liens et des partenariats avec des associations locales et a proposé, durant l’année universitaire 2019-2020, à ses étudiants internationaux le module « A la rencontre des associations ». Les objectifs étaient socioculturels et linguistiques et le projet s’articulait autour de deux axes : des sorties collectives pour découvrir et des rencontres individuelles pour expérimenter et agir.
Avec pour objectif de faire découvrir la diversité du monde associatif aux étudiants, l’enseignante qui animait le module les a accompagnés au Marché du Monde Solidaire, événement annuel de grande ampleur à Nancy, organisé par le Conseil Départemental de Meurthe et Moselle et le réseau GESCOD. Cette expérience leur a permis de prendre conscience de la multiplicité des acteurs, d’oser interagir avec eux et de décrypter des codes culturels grâce à des explications sur le terrain.
Au cours du semestre, les étudiants, toujours guidés par leur enseignante, ont eu pour tâche de prendre contact individuellement ou en binôme avec des associations pour réaliser des interviews et s’informer sur leur rôle et leurs activités.
L’inclusion par l’accueil d’associations étudiantes de filières : l’association ECC
Des rencontres avec des associations de filières ont notamment permis à certains de se créer un réseau, utile à la poursuite de leurs études.
L’association ECC du campus Droit (Etudiants du Campus Carnot) a ainsi permit à des étudiantes iraniennes de vaincre leur peur de s’exprimer et d’envisager des études de Droit. Les étudiants d’ECC ont répondu aux questions des étudiantes, fait visiter les bâtiments et raconté l’histoire du campus. Cette rencontre leur a permis de prendre confiance en elles et de limiter le stress lié à la prise de parole en français.
Le point fort de ce module était l’alternance entre les rencontre sur le terrain et les échanges en salle de classe, qui servait de lieu d’échanges, de recherches, de prise de contact, de préparation d’interviews et de partage d’expériences.
Au-delà de la découverte du milieu associatif, la perspective était, selon les envies et les opportunités, de vivre l’expérience sociale d’une mission de bénévolat. L’inclusion par le groupe développe en effet la motivation intégrative de l’étudiant. Par son engagement social, l’étudiant ne fait plus que communiquer avec l’autre, il agit avec lui en langue étrangère. La langue n’est plus seulement un instrument de communication, mais un instrument d’action sociale.
Témoignages d’étudiants engagés
A travers cette expérience d’engagement, l’étudiant, outre des compétences linguistiques, développe des compétences sociales et professionnelles qu’il pourra valoriser sur son CV. En voici quelques témoignages.
« Grâce à ce module j’ai fait du bénévolat dans une autre association, le Secours Populaire, et actuellement je suis toujours en contact avec eux et ça m’aide beaucoup à améliorer ma langue française. »
« Faire des progrès en français n’était pas ma seule motivation, il y avait aussi ma passion du bénévolat et ma volonté d’aider les autres. Je me souviens qu’à la première réunion, je n’ai compris que quelques mots et je n’ai pas pu bien m’exprimer. Malgré cela, j’ai reçu un chaleureux accueil des membres de l’association Ayud’Art et ils ont commencé à m’apprendre la langue petit à petit. Rencontre après rencontre, j’ai commencé à sentir que je faisais partie de cette famille. Maintenant, je peux parler et comprendre le français et je connais mieux la culture, tellement différente de celle de mon pays, la Palestine. »
« L'association Ayud’Art m'a permis de connaître plus en profondeur la culture française, le monde du travail, les habitudes des Français, leurs coutumes, leur façon d'interagir. Par ailleurs, j'ai eu la merveilleuse opportunité de voyager avec quelques membres de l'association dans le département des Vosges. J’ai eu l'impression d'appartenir à une famille, je me suis senti à l'aise au moment de mes interventions (en tant qu’interprète bénévole d’une artisane du Pérou auprès d’un public français) et j’ai appris à m'exprimer d'une façon plus spontanée. Cette expérience m'a apporté le sens du devoir sans le considérer comme une obligation, elle m'a apporté aussi une maturité par rapport à mon épanouissement personnel, en plus de gagner de l'expérience et d'enrichir mes compétences professionnelles. »
« Je conseille à tous les jeunes, notamment les étudiants étrangers, de rechercher des associations et de les rejoindre. Main dans la main pour construire notre monde. »