A l’occasion de la journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie du 17 mai 2020, Factuel a rencontré Matthieu Gatipon-Bachette, président de l’association Couleur Gaies. Il détaille pour nous le soutien dont les étudiant-e-s LGBTQI+ (lesbienne, gay, bisexuelle, trans, queer, intersexe et tous les autres) peuvent avoir besoin.
Quelle est l'action de votre association ?
Couleurs Gaies est un espace de sociabilité ouvert à toutes les personnes qui partagent ses objectifs, quelle que soit leur identité. Elle organise la solidarité vis-à-vis des personnes en questionnement sur l’homosexualité, la bisexualité et la transidentité, qu’elles soient directement ou indirectement concernées. Elle lutte contre les discriminations dont sont victimes les lesbiennes, les gays, les bis et les transgenres.
Quel soutien apportez-vous aux étudiants ?
Les locaux du centre LGBTQI+ de Lorraine Nord sont situés au 11, rue des Parmentiers, à Metz. Couleurs Gaies est un lieu ressource où les étudiant.e.s. peuvent trouver des informations sur des questions liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, emprunter des livres sur les cultures queers, échanger avec des bénévoles dans le cadre de groupes thématiques ou encore simplement passer un moment au sein du bar associatif La Palette.
Parmi les possibilités qu’offre l’association, nous proposons de nombreuses activités qui peuvent avoir un intérêt pour les étudiants. A titre d’exemple, nous proposons régulièrement à des jeunes artistes d’exposer au sein de nos locaux, nous accueillons des stagiaires issus de différentes filières de l’université, nous sommes présents chaque année lors du village associatif Etudiants dans ma ville et nous participons à l’animation d’une émission sur Radio Campus.
Vous font-ils part de difficultés spécifiques ?
L’isolement est un sujet sur lequel nous voulons attirer l’attention. Pour certain.e.s étudiant.e.s LGBTQI+, il peut être compliqué d’arriver dans un nouvel environnement universitaire. C’est parfois l’occasion de faire ou de refaire un coming out. Les personnes transgenres peuvent aussi rencontrer des difficultés avec l’administration du campus. La présence d’une association LGBTQI+ visible au sein de l’université peut faciliter les choses. C’est le rôle que se donne Couleurs Gaies sur les campus messins.
Quelles autres associations ressources existent sur ces thématiques en Lorraine ?
A Nancy, il existe également un centre LGBTQI+ du nom d’Equinoxe et une association étudiante, Spoutnik. L’Association nationale transgenre (ANT) propose également des permanences à Metz et à Nancy.
Comment la société a évolué par rapport aux thématiques LGBTQI+ ? Quelles sont les avancées réalisées, et lesquelles restent à mener ?
Si la visibilité des personnes LGBTQI+ a progressé dans nos sociétés, il reste encore beaucoup à faire. L’effectivité des droits acquis sur un plan législatif ne se traduit pas toujours dans le réel, comme par exemple pour le droit à l’adoption.
Sur le plan de l’évolution des mentalités, il reste encore en France de nombreux bastions pour les haines anti LGBT. Le sport ou le monde du travail sont des chantiers importants où il y a encore de nombreuses actions à mener.
A l’échelle du monde, les législations LGBTphobes sont malheureusement encore foisonnantes. L’Europe ne fait pas exception avec des situations très dures dans des pays comme la Hongrie ou la Pologne.