Homophobie et transphobie : « On avance, mais le chemin est long et pénible »

 
Publié le 9/05/2019 - Mis à jour le 4/01/2023

Dans le cadre de la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, Factuel a rencontré l’association étudiante Spoutnik et l’Association Nationale Transgenre (ANT) au centre LGBTI+ (lesbienne, gay, bisexuel.le, transgenre, intersexe et plus largement toutes les identités de genres et orientations sexuelles) de Nancy, rue Saint-Dizier. L’association lutte contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, notamment sur les campus de Nancy et plus largement de Lorraine. Cette journée du 17 mai, elle l’investira pleinement en tant que co-organisatrice d’une marche qui se déroulera à Nancy.

Au-delà de la journée du 17 mai, sur quels sujets êtes-vous plus particulièrement mobilisé.e.s ?

Une grande part de notre action consiste à sensibiliser les étudiant.e.s et en une forme de lobbying auprès des instances de l’université au profit des causes LGBTI+. Nos actions du moment concernent le changement de prénom. Nous souhaitons que l’université soit davantage conciliante avec ces demandes. Aujourd’hui, l’inscription à l’université se base sur l’état civil de l’étudiant.e, certaines concessions sont accordées au cas par cas comme la modification du prénom sur la carte d’étudiant. Nous militons pour aller plus loin pour que la prise en compte de la nouvelle identité soit pleine et entière, jusque sur le diplôme de l’étudiant.

Quelles autres actions menez-vous au cours de l’année ?

Comme nous le disions, notre action consiste essentiellement à sensibiliser les étudiants à la lutte contre les discriminations subies par la communauté LGBTI+. Pour cela, nous tenons une permanence à la maison de l’étudiant sur le Campus lettres et sciences humaines chaque lundi entre 12h et 14h, ainsi qu’une réunion de travail entre militant.e.s les mardis de 19h à 20h. Régulièrement, nous organisons des actions de tractage sur différents thèmes qui touchent au genre, à la santé ou à la sexualité. Ces opérations, nous pouvons les mener sur différents campus à Nancy, comme ce fut le cas à l’IUT Nancy-Charlemagne ou à la faculté des sciences du sport cette année. Nous avons aussi organisé un café-débat en octobre sur la représentation LGBTI+ dans les médias qui a eu un franc succès.

Comment voyez-vous progresser le regard de la société sur la communauté LGBTI+ ?

On avance, mais le chemin est long et pénible. De notre point de vue, nous remarquons une information bien présente dans l’espace public. Ce n’est plus aussi tabou qu’avant, mais nous jugeons toujours cette information incomplète. A titre d’exemple, l’information « officielle » sur les infections sexuellement transmissibles écarte ou désinforme sur les pratiques LGBTI+. Ce n’est pas pour autant que cette information se transforme en actes. Nous avons l’impression de toujours ressentir les mêmes discriminations. Nous regrettons par exemple de ne pas trouver à Nancy de lieu de rencontre, il n’existe aucun bar officiellement LGBTI+ à Nancy.

Quels sont les objectifs à venir pour l’association Spoutnik ?

Continuer d’exister (rires). Comme toute association étudiante, le renouvellement des membres n’est pas chose aisée mais nous avons bon espoir. Sinon, nous continuerons de sensibiliser et d’informer sur ces sujets qui nous touchent. D’autres sujets émergent comme ceux de la non-binarité, du polyamour ou encore de l’aromantisme et de l’asexualité.

Avez-vous un message à faire passer aux étudiant.e.s qui souhaiteraient vous rejoindre ?

Nous profitons de cette entrevue pour faire un appel du pied aux étudiant.e.s de l’université qui souhaiteraient nous rejoindre pour nous soutenir, créer d’autres permanences ou imaginer d’autres actions. Notre porte leur est grande ouverte.

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