Depuis vendredi 10 janvier 2020, le ministère de l'Enseignement supérieur et le Cnous ont mis en place le 0 806 000 278, un numéro destiné aux étudiants. Ce numéro d'urgence au prix d’un appel local, non surtaxé a été mis en place pour lutter contre la précarité étudiante. Ce nouveau dispositif vient renforcer les nombreuses actions en local et au sein de l'université, les assistantes sociales du SUMPPS (Service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé) et du CROUS Lorraine sont toute l'année à l'écoute des étudiants en difficultés. Venir en aide à tous les étudiants inscrits à l’université qui se trouvent confrontés à des difficultés d'ordre familial, matériel, administratif, psychologique, médical, de handicap… c’est une vraie priorité pour notre établissement. En fin d’année 2019, Factuel est allé à la rencontre de Clémence Didier, vice-présidente étudiante afin de faire le point sur les actions en direction des étudiants menées par l’établissement en la matière. Explications...
Quelles ont été les actions dans le domaine de l’accès aux droits et aux soins ou de prévention de santé ?
Clémence Didier : En premier lieu l’Université de Lorraine a renforcé son dispositif de consultations de gynécologie, contraception et dépistage (notamment le dépistage de la tuberculose pour les étudiants extracommunautaires), mais aussi de suivi des étudiants en souffrance psychique. Son action s’est traduite aussi par des moyens affectés à l’accompagnement des publics spécifiques : étudiants handicapés, internationaux, mineurs, étudiants concernés par l’universitarisation des formations de santé (IFSI) et ayant des risques spécifiques liés à leurs études.
Dans le domaine de la prévention à la santé nous avons mis en place un accueil, une formation et un encadrement d’étudiants en service sanitaire en santé sur le programme d’actions collectives de promotion de la santé du Service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS), contractualisé avec l’Agence Régionale de Santé. L’Université de Lorraine expérimente aussi durant cette année universitaire 2019/2020 un programme intitulé « Premiers secours en santé mentale » afin que 150 étudiant.e.s soient formé.e.s en 2020. Je peux également mettre en avant l’organisation d’ateliers d’écritures et de développement psycho-social, une veille sanitaire et des conseils techniques renforcés en direction des composantes de l’université sur l’ensemble du territoire lorrain, ou encore la mise en place d’actions de prévention pour l'organisation d'événements festifs comme « faites la fête » qui a remporté un large succès en novembre dernier.
Et concernant plus particulièrement l’accompagnement des étudiants handicapés ?
CD : Un accompagnement complémentaire des étudiants atteints de troubles du spectre autistique (TSA) a été mis en place et concerne aujourd’hui 12 étudiants qui sont accompagnés dans le cadre de ce dispositif. Nous avons également édité un guide de l’étudiant en situation de handicap en bande dessinée destiné aux futurs étudiants et primo-entrants pour les sensibiliser, et nous avons renforcé l’accompagnement des étudiants handicapés, notamment dans nos IUT.
Parlez-nous à présent de l’action sociale de l’université, s’est-elle intensifiée ?
CD : L’Université de Lorraine a créé une nouvelle épicerie sociale (Agoraé), qui est à présent la 3ème avoir été mise en place. La mise à disposition auprès des bénéficiaires des Agoraé de produits de première nécessité (produits alimentaires, d’hygiène dont les protections féminines) se fait en lien avec les services sociaux du SUMPPS.
Autre élément important : un dispositif de chèques services est également à relever car cette mise en place récente permet de faciliter de manière urgente l’accès à quatre aides essentielles (alimentation et hygiène ; énergie ; hébergement ; transport) à concurrence de 1 200 € par bénéficiaire et par an. Une enveloppe de 25 000 euros est ainsi dédiée à présent à ce dispositif à l’Université de Lorraine.
Nous poursuivons par ailleurs une collaboration étroite avec les équipes d’assistantes sociales du Crous qui attribuent aux étudiants de l’université des aides financées : 100 000 € issus de la part sociale du Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Étudiantes (FSDIE) viennent conforter les aides du Crous, il faut le relever.
Nous mobilisons les équipes sociales (assistantes sociales de l'Université de Lorraine et du Crous) pour la gestion du Comité d'Action Sociale Étudiante (CASE) qui se réunit de façon hebdomadaire à l’université, pour aborder la gestion des exonérations ainsi que les aides exceptionnelles provenant de l’Université de Lorraine.
Je tiens aussi à mettre en avant nos avancées pour l’accès au logement étudiant avec par exemple la création d’un guide facilitant la recherche de logement, notre participation à l'Observatoire Territorial du Logement Étudiant sur la Métropole du Grand Nancy, ou bien encore la poursuite du partenariat avec la plateforme de logement Studapart, le logement solidaire sur Metz « Just like home », etc.
Quels sont les moyens affectés à ces actions précisément ?
CD : Pour mettre en œuvre ces actions, des postes ont été créés (médecin, psychologue et infirmier) représentant 3,4 emplois temps plein (ETP), même s’ils ne sont pas encore tous pourvus, et portant ainsi à plus de 22 le nombre d’emplois temps plein existants à l’Université de Lorraine pour déployer les actions de santé en direction des étudiants. Par ailleurs, 1 poste à temps plein a été créé dont la mission est l’accueil et l’accompagnement des étudiants en situation de handicap, notamment en direction des étudiants inscrits en IUT : cela nous permet de mieux accompagner un public d’étudiants en situation de handicap, qui est en forte hausse, puisqu’il est passé de 348 étudiants en 2011/2012 à 1078 étudiants en 2018/2019.
D’un point de vue moyens financiers, en 2019 les crédits affectés au Service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé pour développer des actions sociales et de santé au titre de la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) ont été précisément de 593 420€, une enveloppe qui a plus que doublé par rapport à 2018 (285 000€), 118 000€ de moyens nouveaux ont été dégagés pour l’action en direction des étudiants en situation de handicap et un « Appel à Idées » doté d’une enveloppe de 296 710€ a permis de soutenir 11 projets de solidarité et d’action sociale à hauteur de 83 000€.
Enfin, concernant le fonds social de l’Université de Lorraine - principalement issu du Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Étudiantes -, il a aussi été augmenté avec un montant qui est passé de 158 000€ en 2018 à près de 255 000€ en 2019, représentant 62% d'augmentation.