Du 17 au 25 septembre 2019, l'Université de Lorraine a eu le plaisir d’accueillir une délégation de ses homologues de l’Université de Tohoku (Sendai, Japon). La rencontre était organisée autour de la signature d’accords renforçant un ensemble de collaborations entre les chercheurs des deux universités remontant à une quarantaine d’années pour certaines. Les journées ont été dédiées à plusieurs présentations et workshops menés par des spécialistes lorrains et nippons dans plusieurs domaines tels que les mathématiques, l’électronique de spin, la combustion, la santé et les sciences sociales.
Le point d’orgue de la visite fut la signature par les deux présidents d’université, Hideo Ohno et Pierre Mutzenhardt, d’un accord de co-tutelles de thèses vendredi 20 septembre sur le campus ARTEM. Outre le prestige d’être associé à l’une des meilleures universités du Japon, cet accord permettra aux doctorants inscrits à l’une d’effectuer une partie de leurs travaux dans l’autre et vice-versa, avec à la clé un double diplôme international.
Autre annonce, les deux universités se sont engagées à allouer 45,000€ chacune pour financer 3 projets en collaboration. Les modalités de sélection des projets n’ont pas encore été révélées mais l’appel à projet devrait être lancé dans le premier trimestre 2020.
Mais qu’avons-nous également retiré des sessions d’échanges entre chercheurs ?
Nous avons déjà couvert les sessions en mathématiques et électronique de spin dont vous trouverez les liens en fin d’article mais il y a également eu un moment d’échanges autour de la combustion au Laboratoire Réactions et Génies des Procédés (LRGP) qui ont permis de comparer les approches en analyse des différentes étapes, à l’échelle moléculaire, de la combustion. Selon le carburant et la configuration de l’espace, il est désormais possible de prédire de façon algorithmique le comportement d’un incendie dans une pièce, et donc de concevoir des outils pour contrôler un embrasement de façon plus efficace.
A Metz, dans les locaux de l’UFR Sciences fondamentales et appliquées, nos homologues japonais ont pu découvrir les salles de motion capture dédiées aux recherches sur le vieillissement. La technologie au service des Sciences Humaines et Sociales dans le but de permettre aux personnes âgées de vivre mieux et plus longtemps en autonomie. Jérôme Dinet, directeur du Laboratoire Lorrain de Psychologie et Neurosciences, se félicite d’avoir pu profiter de cette conférence pour pouvoir inviter des collaborateurs de longue date et comparer leurs approches. Là où les japonais sont très forts pour toute la partie technologies permettant de soulager le quotidien des personnes âgées (une problématique urgente dans un pays vieillissant), il fait remarquer qu’en Lorraine, notre approche basée sur des échanges entre les sciences dites « dures » et des domaines comme l’éthique nous permettent d’avoir une approche qui favorisera l’acceptabilité et l’acceptation de technologies qui peuvent sembler invasives. En effet, s’il est possible de placer des capteurs connectés à un réseau qui préviennent les secours lorsqu’une chute est détectée, la question de la protection des données et les problématiques morales liées à la surveillance d’un citoyen sont inévitables.
Ainsi, la possibilité de confronter des approches et points de vue différents ont d’ores et déjà lancé les chercheurset doctorants des deux universités sur des nouvelles pistes de réflexion et la collaboration continue et renforcée entre Tohoku University et l’Université de Lorraine promet de belles découvertes qui bénéficieront à tout un chacun.