Que sont-ils devenus ? L’Université de Lorraine interroge 20 000 étudiants par an

 
Publié le 19/04/2019 - Mis à jour le 13/05/2019

A l’occasion d’une récente publication d’une étude en collaboration avec le Centre Européen de Recherche en Économie Financière et en Gestion des Entreprises (CEREFIGE) sur l'attraction du marché du travail luxembourgeois pour certains diplômés de l'Université de Lorraine, Factuel est allé à la rencontre d’Amélie Briffaux qui, au sein de l’Observatoire de la Vie Universitaire de la Délégation à l'Aide au Pilotage et à la Qualité (DAPEQ), regarde à la loupe comment s’insèrent les étudiants de l’université. Focus sur une expertise utile autant pour les jeunes étudiants du territoire en recherche de parcours de formation, que pour les équipes les accompagnant sur la route du succès.

L'Université de Lorraine consacre des études sur le devenir professionnel des diplômés de ses étudiants, à quoi cela sert-il ?

Tout d’abord, c’est une obligation légale. La loi LRU promulguée en 2007 a introduit la nécessité pour les établissements d’enseignement supérieur de rendre publiques des statistiques comportant des indicateurs d’insertion professionnelle. Au-delà de ce contexte juridique, ces données sont très appréciées des différents publics auxquels elles se destinent, à commencer par nos étudiants et futurs étudiants qui y voient une source d’information extrêmement riche sur les débouchés offerts par les formations de l’Université de Lorraine. Ces données permettent de les aider dans la construction de leur projet de formation et leur projet professionnel. Les acteurs du Service d’orientation et d’insertion professionnelle (SOIP), notamment les conseillers d’orientation psychologues, s’en inspirent également dans leur mission d’assistance et de conseil auprès des étudiants. Enfin, ces résultats sont très appréciés des équipes pédagogiques et des responsables de l’établissement pour le pilotage des formations et des politiques de formation.

Comment organisez-vous ces études au sein de l'Université de Lorraine ?

L’Université de Lorraine a fait le choix d’un suivi systématique de l’insertion professionnelle de ses étudiants pour les accompagner au mieux dans la construction de leur parcours universitaire et professionnel. Nous interrogeons ainsi chaque année tous les diplômés de l’établissement, du DUT au Doctorat, soit plus de 20 000 individus. Nous avons conçu un dispositif d'information harmonisé coordonné à l’échelle de l’établissement. Ce dispositif unique et déployé à l’identique chaque année permet de garantir la qualité et la comparabilité des informations que nous collectons. Nous nous sommes par ailleurs dotés d’outils de gestion performants, optimisant le recueil de l’information. Deux modes de collecte sont privilégiés : Internet pour l’envoi du questionnaire en ligne et le téléphone pour relancer les non-répondants et contacter les diplômés pour lesquels nous ne disposons pas d’une adresse électronique personnelle. Pour recueillir les données par téléphone, nous déployons chaque année au sein de nos locaux un véritable centre d’appels téléphoniques. 22 étudiants de l’Université de Lorraine, recrutés sur des emplois salariés étudiants, y travaillent chaque soir de début janvier à mi-avril. La combinaison de ces deux modes de collecte s’avère très efficace car elle permet d’obtenir un taux de réponse moyen aux enquêtes de 80 %, garantissant la fiabilité des résultats mis en évidence. Après traitement et exploitation statistique des données, les résultats des enquêtes sont publiés sur le site Internet de l’université (www.insertion.univ-lorraine.fr).

Dernièrement, en collaboration avec le Centre Européen de Recherche en Économie Financière et en Gestion des Entreprises (laboratoire CEREFIGE), vous avez publié un focus sur l'attraction du marché du travail luxembourgeois pour certains diplômés de l'Université de Lorraine. Quels sont les grands enseignements ?

Le caractère frontalier de la Lorraine engendre des spécificités pour l’Université de Lorraine telles que l’«expatriation» d’une partie de ses diplômés vers les pays frontaliers, principa­lement vers le Luxembourg où un diplômé sur dix part travailler chaque année. Ce sont particulièrement les diplômés issus des domaines de la finance, du droit et de l’informatique qui partent travailler au Luxembourg, répondant aux besoins spécifiques du marché du travail du Grand-Duché, notamment dans le secteur des activités financières et de l’assurance. Cette migration s’explique également par un effet géographique : plus la résidence parentale est proche du Luxembourg et plus la proportion de diplômés en emploi au Luxembourg est importante. Autre constat intéressant : travailler au Luxembourg n’implique pas nécessairement d’y vivre : seuls 5 % des diplômés français qui travaillent au Grand-Duché y résident. La grande majorité d’entre eux sont donc des travailleurs transfrontaliers qui vivent généralement à moins de 40 km de Luxembourg-ville.

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