Répétition publique du chœur des étudiants de musicologie de Nancy Ein deutsches Requiem de J. Brahms.
Né à Hambourg en 1833, Brahms manifesta très tôt des dons indéniables pour la musique, et son écriture musicale restera marquée par les techniques de composition de Bach, Mozart et Beethoven. Ein Deutsches Requiem révèle cette influence multiple qui rend l'oeuvre de Johannes Brahms féconde et novatrice
Il semble de prime abord malaisé de déterminer une date de composition précise : si le catalogue thématique de Brahms porte la mention « Été 1866, Zurich et Baden-Baden », cette indication paraît quelque peu arbitraire et par trop réductrice, et les sources nous apprennent que l'oeuvre a fait l'objet d'une patiente et minutieuse maturation. La création de l'oeuvre eut lieu le 10 avril 1868.
Contrairement aux messes de Requiem, le contenu ne se fonde pas sur les textes usités dans la liturgie catholique; il est constitué d'une succession d'extraits de l'Ancien et du Nouveau Testament, et, fait remarquable, d'écrits apocryphes que Brahms a compilés. Ce Requiem allemand présente de facto une vision apaisée de la mort. En outre, force est de constater que l'oeuvre ne se conforme pas, dans sa structure, au canon des compositions traditionnelles de messes de Requiem; elle apparaît davantage comme un avatar de la Trauerkantate (cantate funèbre) baroque : on y perçoit le style continu, le contrepoint ciselé, les fugues rigoureuses et l'écriture ornée des maîtres anciens, mêlés aux accents expressifs, aux nuances exacerbées, enfin aux chromatismes et dissonances souples du romantisme.
Le concert est prévu les 20 et 22 avril prochain.