[Portrait Science Ouverte #9] François Dupire, ambassadeur Science ouverte au L2CM

 
Publié le 10/06/2025 - Mis à jour le 11/06/2025

Les équipes d’accompagnement à la science ouverte (publications ouvertes, données de la recherche et codes et logiciels) vous proposent de découvrir en 2024/2025 les portraits de chercheurs et chercheuses du site universitaire lorrain engagé·es en faveur de la science ouverte. Pour ce neuvième épisode, nous sommes partis à la rencontre de François Dupire, responsable qualité de la plateforme MassLor et ambassadeur Science ouverte au Laboratoire lorrain de chimie moléculaire (L2CM).

Vous faites partie du réseau des ambassadeurs Science Ouverte de l’Université de Lorraine. Que vous apporte ce réseau ?

Ce réseau m'apporte plusieurs bénéfices significatifs.

Tout d'abord, les rencontres, toujours enrichissantes, sont des moments de formation qui permettent de mieux appréhender ce que sont les données.

Ensuite, les échanges avec les autres membres du réseau, ainsi qu'avec des collègues d'autres universités, sont toujours très fructueux. Ils offrent l'opportunité de partager nos pratiques et d'échanger nos bonnes idées.

Enfin, ce réseau m'encourage à me poser une multitude de questions autour de la gestion des données, pour que celles-ci soient toujours plus FAIR (Faciles à trouver, accessibles, interopérables, réutilisables) :

  • Comment gérer les données ? (Et les métadonnées ?)
  • Comment identifier les données ?
  • Comment contrôler l’accès aux données en les partageant aux parties prenantes ?
  • Comment stocker les données ?
  • Comment conserver les données ?
  • Comment trier les données ?

Vous êtes également administrateur du cahier de laboratoire électronique de votre unité de recherche. Qu’a changé l’arrivée de cet outil à votre quotidien ?

Initialement, l’objectif était de gérer les échantillons sur la plateforme MassLor. Finalement, le cahier de laboratoire électronique est un outil bien plus polyvalent : il permet la gestion de projets, la gestion des prestations de services, le suivi instrumental.

Deux principes ont conduit à la mise en place du cahier de laboratoire dans mon unité L2CM (UMR7053) comme sur ma plateforme MassLor : traçabilité et partage des données.

Quels changements l'arrivée de cet outil a-t-elle apportés ?

Voici quelques réponses de mes collègues, ils en parlent mieux que moi :

  • Le partage des données avec des collaborateurs hors laboratoire et hors UL,
  • La facilité de copier les paramètres expérimentaux depuis un ordinateur vers le cahier de laboratoire,
  • La simplification du transfert d'informations entre les personnels non-permanents, tels que les stagiaires de master, les doctorants et les post-doctorants qui se succèdent sur un projet.

Vous avec rédigé un plan de gestion de données d’entité pour la plateforme scientifique que vous gérez au quotidien, MassLor. Que cela vous a-t-il apporté ?

Notre Plan de Gestion de Données (PGD) est encore jeune. Il faudra encore du temps pour que l'ensemble de l'équipe l'intègre et l'applique pleinement. Je noterai simplement deux bénéfices que nous pouvons déjà observer :

  1. Le fait de s'inscrire dans un plan de gestion de données associé au cahier de laboratoire électronique permet à un chercheur, notamment à un étudiant, de retrouver aisément et rapidement ses résultats ainsi que les conditions utilisées pour les obtenir. Ce qui simplifie leur valorisation et leur publication.
  2. La mise en place d'un PGD offre un gain de temps pour les chercheurs : lorsqu'ils rédigent un PGD spécifique à leur recherche (dans le cadre d’une ANR par exemple), ils peuvent facilement se référer à notre PGD entité pour les analyses effectuées sur notre plateforme.

Cela constitue donc un avantage considérable.

En bref, que représente la science ouverte pour vous ?

Tout d'abord, les principes de la science ouverte m'incitent à adopter les bonnes pratiques en matière de gestion des données. À long terme, cela représente un gain de temps, car j'ai la possibilité de retrouver rapidement l'ensemble de mes données, à condition d'avoir correctement appliqué notre Plan de Gestion de Données (PGD). En effet, le chercheur bénéficie directement de sa rigueur dans sa gestion des données.

En outre, l'ouverture de nos données constitue une arme efficace contre le manque d'intégrité de certains chercheurs, ainsi qu'un rempart contre l'obscurantisme et le conspirationnisme. Récemment, plusieurs exemples montrent l'importance de la transparence et du partage des connaissances scientifiques. Cependant, il ne faut pas faire preuve de naïveté. L'ouverture des données doit être encadrée par des règles strictes pour protéger la propriété intellectuelle. En particulier, l'utilisation de licences d'utilisation, telles que CC BY, est essentielle. Ce sujet fera encore l'objet de nombreux débats.