Accompagnée par l’atelier de la donnée ADOC Lorraine, l’infrastructure de recherche en Spectrométrie de masse Lorraine (MassLor) s’est dotée d’un plan de gestion de données en janvier 2025.
Un plan de gestion de données (PGD) est un document synthétique décrivant le cycle de vie des données d’un projet de recherche ou d’une entité. Il contextualise ces données en fournissant des informations sur leurs aspects techniques, documentaires, administratifs et juridiques.
En savoir plus sur le plan de gestion de données
Labellisée INFRA+, la plateforme MassLor a rédigé son premier plan de gestion de données dans le cadre de sa démarche qualité. En se dotant d’un tel document, elle vise à produire des données FAIR (faciles à trouver, accessibles, interopérables et réutilisables). Sa mise à disposition dans HAL est l’occasion d’évaluer cette démarche avec François Dupire, responsable qualité de la plateforme.
- Quels objectifs la plateforme de recherche vise-t-elle par la mise en place de son plan de gestion de données ?
Deux objectifs principaux sont visés :
Le premier est d’abord pour nous. Il s'agit de retrouver et d'identifier facilement les données que nous générons. Pour cela, nous avons fixé des règles de nommage des méthodes (incluant le versionnage) et des données brutes. Ainsi, tout membre de la plateforme MassLor peut connaître le contenu d’un fichier par son nom.
Le deuxième objectif est destiné aux utilisateurs de la plateforme. Les financeurs, comme par exemple l’ANR, demandent aux porteurs de définir un PGD pour leur projet. En ce qui concerne les analyses réalisées sur MassLor, il leur suffit de faire référence au nôtre. Cela leur simplifie énormément la tâche. Nous avons finalisé notre PGD en janvier, et déjà un chercheur a fait référence au nôtre pour rédiger le sien. Il semble donc que ce soit une véritable attente de nos collaborateurs.
- Comment le plan de gestion des données a-t-il été élaboré ? Qui en sont les rédacteurs et quel délai a été nécessaire à sa rédaction ?
En tant que Responsable qualité de MassLor, j’ai piloté la rédaction de notre PGD. En soi, la rédaction du document prend quelques heures. Mais fournir un document n’était pas l’objectif. Comment créer des règles de gestion des données acceptables, acceptées et appliquées ? Lors de nos réunions de service, j’ai présenté les objectifs d’un PGD ainsi que les règles proposées. Nous avons échangé à ce sujet et trouvé un accord. Cela a pris un an, avec la promesse d’en faire un bilan en 2026. Nous regarderons ce qui fonctionne et ce qui doit évoluer. Ce processus de rédaction est évolutif. En outre, comme tous les documents de notre système qualité, le PGD doit être revu tous les deux ans.
- Pourquoi la plateforme a-t-elle choisi d’intégrer le cahier de laboratoire électronique à son plan de gestion des données ?
Nous ne nous sommes pas posé la question de cette manière. Nous avons d’abord choisi de déployer le cahier de laboratoire électronique (eLabFTW) au sein de MassLor. En effet, eLabFTW est un outil de gestion des échantillons et des expériences, permettant naturellement une gestion des projets. De plus, le cahier de laboratoire électronique conduit à une meilleure traçabilité et à un partage plus aisé des données entre les parties prenantes (typiquement le doctorant et ses directeurs de thèse). C’est ensuite que nous avons décidé de rédiger un PGD, qui consiste « simplement » à écrire comment les données sont gérées. C’est donc très naturellement que nous avons intégré le cahier de laboratoire électronique dans notre plan de gestion.
- Quels sont les premiers bénéfices du plan de gestion de données pour la plateforme de recherche ?
Il est peut-être un peu tôt pour répondre à cette question. J’ai déjà mentionné le cas d’un chercheur qui se réfère à notre PGD pour rédiger le sien. C’est peut-être un premier effet que l’on peut observer rapidement. Plus factuellement, le fait de s’inscrire dans un plan de gestion de données associé au cahier de laboratoire électronique permet au départ d’un chercheur, un étudiant notamment, de pouvoir aisément et rapidement retrouver ses résultats et les conditions utilisées pour les obtenir en vue de leur valorisation et de leur publication.
Pour ma part, j’ai testé la nomenclature proposée quelques mois avant de finaliser le PGD. Je veille à garder un lien assez fort entre les noms des fichiers et les références utilisées sur eLabFTW. Je veille également à indiquer le nom du fichier « données » dans eLabFTW. Ainsi, j’ai un ensemble cohérent qui me permet de retrouver toutes mes données en quelques minutes. C’est un vrai gain à moyen et long terme, moyennant, il est vrai, un petit effort quotidien et de nouveaux automatismes à acquérir.
L’atelier de la donnée ADOC Lorraine peut vous accompagner dans la rédaction du plan de gestion de données de votre unité ou plateforme de recherche. Contactez : donnees-recherche@univ-lorraine.fr