À la découverte de la recherche sur la santé sexuelle et l’identité de genre avec le club ORION "Sexteens"

 
Publié le 11/04/2025

Rencontre avec Camille Augustin et Cyrielle Gualandris, doctorantes et porteuses du club ORION "Sexteens", qui aborde les thématiques de la santé sexuelle, du consentement et de l’identité de genre.

Factuel : Pouvez-vous nous parler de vous et de votre club et de ses membres ?

Cyrielle : Je suis en première année de thèse en sciences de l'information et de la communication (SIC) au centre de recherche sur les médiations (CREM) et j’ai pour thématique de recherche l’utilisation du jeu vidéo comme outil de médiation aux violences psychologiques et sexuelles.

Camille : Je suis sage-femme de profession, en fin de 2e année de thèse en santé publique au laboratoire de recherche INSPIIRE, sur la thématique de la santé mentale pour les mineur·e·s. Alors, le club Sexteens a pour volonté d’aborder les thématiques de la santé sexuelle en général et nous avons décidé de l’aborder sous plusieurs angles, en s'appuyant sur la définition de l'Organisation mondiale de la santé, qui la conçoit de manière holistique comme un état de bien-être physique, émotionnel et mental. Également, nous traitons des thèmes comme l'identité de genre, le consentement, la violence, ainsi que les relations interpersonnelles, en particulier pour les adolescents, voire jeunes adultes.

Camille : Nous avons actuellement six membres, principalement des étudiant·e·s en licence 2 et licence 3, de psychologie, sociologie et droit. La moitié d'entre elles et eux sont inscrit·e·s au parcours ORION.

Cyrielle : Cette année, nous voulons bien impliquer nos membres dans des projets concrets. Actuellement, nous préparons des interventions dans un internat d’excellence près de Metz afin de sensibiliser les jeunes à la santé sexuelle. L’objectif est de leur permettre d’y réfléchir par eux-mêmes, sans imposer un discours descendant. Nous souhaitons aussi faire de la vulgarisation sur les réseaux sociaux et organiser des projections-débats autour de la santé sexuelle et ses représentations dans la culture populaire.  De plus, en début d’année 2024, nous avons acquis des jeux sur la santé sexuelle destinés à la médiation, comme SéduQ (Désclic), True or False (Topla) et Ok Not Ok (Topla). Nous prévoyons de les tester avec les membres du club, à la fois pour le plaisir, et pour mieux les connaître en vue de futures actions de sensibilisation.

Camille : Nous avons programmé quatre interventions auprès d’un public lycéen. La première consistera en un débat dans lequel nous utiliserons une boîte à questions anonymes pour recueillir les interrogations des élèves. Ensuite, chaque mois, nous traiterons un thème spécifique, comme les infections sexuellement transmissibles (IST) à travers un jeu de société (« True or False »), le consentement (Ok Not Ok), les relations sexuelles (SéduQ) et les violences sexistes et sexuelles. Pour la dernière intervention, nous envisageons d’aborder les représentations de la sexualité dans les médias et les jeux vidéos. Par ailleurs, nous prévoyons un ciné-débat sur les relations homosexuelles dans les séries télévisées, en profitant de cette occasion pour mener aussi une recherche scientifique et analyser les représentations médiatiques.

Factuel : Pourquoi vous êtes-vous lancées dans cette aventure et que diriez-vous à un·e étudiant·e qui hésite à la rejoindre ?

Cyrielle : J’étais boursière d’excellence Orion, ce qui m’a permis de découvrir les clubs et m’a donné les envies d’y participer. Également, je souhaitais offrir aux étudiant·e·s une offre diversifiée de club dans le domaine des sciences humaines et sociales.  En collaborant avec Camille, qui est diplômée sage-femme ayant des connaissances en termes de soins et en santé publique, nous avons créé un club qui offre une vision complémentaire de la santé sexuelle.

Camille : Ce qui est très intéressant dans notre collaboration, c’est la complémentarité de nos expertises. En tant que sage-femme, j’ai des bases élémentaires en santé sexuelle, et avec Cyrielle, nous pouvons vraiment aller au-delà de la simple information. L’objectif est de faire de la médiation, de l’éducation et de la promotion de la santé sexuelle et éviter avant tout une approche paternaliste du soin. Grâce à l’apport des SIC, nous pouvons nous mettre à la place des personnes, adapter notre discours et aborder ces sujets de manière plus accessible et inclusive.
Avant tout, il faut que cela l'intéresse. Les thématiques abordées dans notre club peuvent toucher tout le monde, et peuvent aussi sembler très personnelles. Vu qu’on est sur la première année du club, on a la possibilité de tout mettre en place, par exemple, si un·e étudiant·e est vraiment motivé·e et intéressé·e pour faire de la communication sur les réseaux, il ou elle aura une page blanche pour développer ses idées. Nous l’accompagnerons dans cette démarche pour le ou la coacher et le ou la briefer pour savoir que faire et comment faire, tout en valorisant les différentes compétences de chacun·e.

Cyrielle : Je pense que l’intérêt principal du club réside dans la possibilité d’explorer des sujets du quotidien, même si certain·es étudiant·es pourraient préférer un club plus en lien avec leur discipline. La santé sexuelle touche à de nombreux domaines, que ce soit le droit, l’art, la psychologie ou les sciences sociales et la médecine. Bien sûr, pour un·e étudiant·e en mathématiques ou en physique, le lien peut sembler moins évident, mais ce club représente une opportunité de réfléchir à des thématiques qui nous concernent toutes et tous et qui favorisent l’épanouissement personnel.

Factuel : Les sujets des clubs sont en lien avec votre sujet de thèse, pouvez-vous nous en parler ? 

Camille : Bien que ma thèse porte sur la santé mentale des mineur·e·s, mon implication dans le club me permet de faire de la médiation et d’apporter un autre regard sur la santé sexuelle, même si cela ne correspond pas directement à mon sujet de recherche.

Cyrielle : Pour ma part, la santé sexuelle est l’un des concepts que j’explore dans ma thèse, car je m’intéresse aux violences sexuelles et psychologiques dans les relations intimes, notamment par la notion de consentement. De plus, du côté des sciences de l’information et de la communication, le club s’inscrit également dans un projet de recherche au CREM, appelé également « Sexteens ». Ce projet propose des séminaires réguliers et analyse les représentations de la sexualité dans les médias, les séries, les mangas et d’autres productions culturelles. Cette dynamique se retrouve également dans des initiatives menées au sein des cellules Égalité, Diversité et Inclusion (EDI), ou encore dans le collectif Contre le Harcèlement à l’Université (Cha-U). Notre mission est aussi de libérer la parole, de favoriser l’écoute et d’encourager une meilleure compréhension mutuelle.

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