Rencontre avec Daniel Zarama et Guillaume Pressé, doctorants et managers du club ORION "Nomos" qui porte sur les différents paradigmes de l'action publique que l'on trouve en économie, en droit et en philosophie politique.
Factuel : Pouvez-vous nous présenter votre club et ses membres ?
Daniel : Le club Nomos, porté par le laboratoire de droit public et science politique (IRENEE) et le laboratoire d’économie (BETA) de l’Université de Lorraine, s'intéresse aux mutations contemporaines de l’action publique, sous un angle économique, juridique et éthique. Les thématiques principales du club portent sur les différents paradigmes de l’action publique que l’on trouve en économie, en droit et en philosophie politique contemporaine afin d’en identifier les caractéristiques.
Guillaume : L’objectif du club est d’initier les étudiants à la recherche scientifique et de les accompagner dans l’exercice de différents travaux de recherche. La réalisation des activités du club Nomos est permise grâce à la supervision et l’accompagnement des professeurs Benjamin Fargeaud (IRENEE) et Samuel Ferey (BETA), le soutien des directeurs de laboratoires, les professeurs Laurent Seurot (IRENEE) et Yamina Tadjeddine (BETA) ainsi que l’aide précieuse de l’équipe d’appui du laboratoire IRENEE.
Le club Nomos compte une quinzaine d’étudiants inscrits de la L2 au Master 2 pour l’année universitaire 2024-2025. La plupart des étudiants suivent une formation en droit ou en économie, ou les deux à la fois, à la Faculté de Droit, Sciences économiques et Gestion de Nancy. La diversité des profils permet aux étudiants, de niveaux d’études différents, d’échanger sur leur domaine d’étude et, pour ceux en Master, de partager leur réflexion sur leurs premiers travaux de d’initiation à la recherche en cours, tels que leurs mémoires.
Factuel : Quelles sont les activités du club ? Comment sont-elles organisées ?
Guillaume : Le lancement du club Nomos a eu lieu lors d’un déjeuner au laboratoire IRENEE le jeudi 21 novembre 2024. Il a permis aux différents membres, étudiants, doctorants et enseignants, de faire connaissance et d’échanger sur les activités à venir. Notre objectif tend à ce que les étudiants puissent, d’une part, assister à des activités recherche et, d’autre part, participer à la recherche. Ils sont conviés à l’ensemble des manifestations scientifiques organisées par les deux laboratoires, IRENEE et BETA, mais aussi à des journées d’étude organisées à l’extérieur à l’Université de Lorraine. Un groupe d’étudiants du club a notamment assisté le vendredi 13 décembre 2024 au colloque annuel de l’Association Française d’Économie du Droit (AFED) à Paris où ils ont pu suivre des conférences et échanger avec des chercheurs.
Daniel : En outre, nous souhaitons faire participer les étudiants, d’abord, à des activités de recherche avec l’émergence d’un club de lecture sur les thématiques du club afin de nourrir la réflexion collective, ce qui pourrait les conduire à l’organisation d’une conférence et, ensuite, à des travaux sur des archives de l’Assemblée nationale. Nous souhaitons également leur faire découvrir des institutions publiques et notamment les juridictions administratives où ils pourront assister à des audiences publiques et échanger avec des magistrats administratifs.
Factuel : Que diriez-vous à un étudiant qui hésite à rejoindre votre club ?
Daniel : Le club Nomos est un espace d’initiation à la recherche qui permet à tout étudiant curieux d’enrichir sa formation universitaire. Les échanges entre étudiants et chercheurs nourrissent la réflexion et le travail collectif sur différents thèmes de recherche en droit et en économie. Il permet aussi aux étudiants qui s’interrogent sur une poursuite d’étude en doctorat de s’ouvrir au monde de la recherche universitaire.
Factuel : Les sujets de recherche des doctorant·es manageur·euses de clubs sont en lien avec les activités du club. Sur quoi porte votre thèse ?
Daniel : Je travaille sur l’épistémologie de l’économie, en rassemblant auteurs anciens et contemporains. Mon projet doctoral à l’Université de Lorraine est aux croisements contemporains entre économie et psychologie. Dans mon projet, j’utilise un cadre d’épistémologie des vertus pour analyser les enjeux épistémologiques et politiques des théories sur les capacités cognitives des agents économiques. Je travaille sur les approches Hayekiens, l’économie comportementale (nudge), et l'approche psychologique des boost. La question centrale de ma recherche est : quelle importance des biais cognitifs et des défauts de compétences pour la politique publique ?
Guillaume : Mon sujet de thèse porte sur Les conclusions des rapporteurs publics devant les juridictions administratives. Pour faire simple, le rapporteur public est un membre de la juridiction administrative qui exprime son opinion lors de l’audience publique, en toute indépendance, sur la solution à donner au litige. Cette opinion exprimée publiquement à l’audience, appelée conclusions, l’empêche de participer au délibéré. À travers cette thèse, j’entends éprouver la définition, théorique, de l’utilité des conclusions du rapporteur public (article L7 du Code de justice administrative) en la confrontant à l’exercice pratique de ces fonctions.